Les prix du pétrole poursuivent leur hausse, entamée depuis plusieurs semaines. Des seuils non atteints depuis des mois ont été enregistrés par les cours de l’or noir, qui profitent de la reprise économique et de la forte demande exprimée. Hier, les cours du pétrole battaient de nouveaux records, dans un contexte de forte demande énergétique en Asie, alors que l’offre reste contrainte, le gaz ne bénéficiant cependant pas de cet élan haussier. Dans la matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre gagnait 2 % par rapport à la clôture de vendredi, à 84,04 dollars à Londres, peu après avoir touché 84,27 dollars, une première depuis le 10 octobre 2018. A New York, le baril de WTI pour le mois de novembre prenait
2,36 % à 81,22 dollars, peu après avoir touché 81,58 dollars, un prix plus vu depuis le 30 octobre 2014.Les deux contrats de référence du brut, faut-il le rappeler, ont déjà grimpé de plus de 4 % la semaine dernière, une hausse qui «se poursuit dans les échanges matinaux d’aujourd’hui (lundi)», constatent les analystes, cités par l’agence APS. «Les préoccupations autour de l’énergie au sens large continuent d’offrir un soutien au marché pétrolier», ont-ils expliqué. La demande est particulièrement forte en provenance d’Asie : l’économie chinoise dépasse désormais ses niveaux pré-pandémie et a besoin de produire davantage d’électricité pour faire tourner ses usines, en proie à des pannes de courant, est-il indiqué. Très dépendante du charbon, lequel assure 60 % de sa production électrique, la Chine essaye de diversifier ses sources d’approvisionnement, ce qui entraîne les prix du pétrole mais aussi du gaz vers le haut. Après une folle semaine qui l’aura vu battre mercredi un record historique à 162,12 euros le mégawattheure (MWh), le marché de référence du gaz européen, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, abandonnait 1,83 % à 86,00 euros, un prix cependant trois fois supérieur à celui de mi-juin.
Ainsi, «la course à l’approvisionnement énergétique de l’Asie et de l’Europe sur les marchés du gaz naturel et du charbon continue de fournir un solide soutien aux prix du pétrole», a relevé l’analyste Jeffrey Halley. Pour rappel, le cours du pétrole brut de référence outre-Atlantique, le WTI, a franchi en séance vendredi les 80 dollars le baril pour la première fois depuis fin 2014 dans un marché de l’énergie ragaillardi par une demande en plein envol, une production limitée et un dollar un peu plus faible. A Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 0,53 % ou 44 cents pour terminer à 82,39 dollars. En séance, il a effleuré son dernier plus haut enregistré hier à 83,47 dollars. Le P-dg de Sonatrach, Toufik Hakkar, s’exprimant lors d’un point de presse avant-hier, a expliqué que l’augmentation des prix énergétiques sur les marchés européens est due à un déséquilibre «important» entre l’offre et la demande suite au passage de plusieurs pays du vieux continent à des contrats d’approvisionnement à court terme. Cette hausse fait suite à la politique européenne qui a privilégié le recours aux contrats à court terme aux dépens de contrats à long terme, a-t-il indiqué.
Aomar Fekrache/Agence