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jeudi 23 mars 2023

Le Brent à moins de 79 dollars : Les prix du pétrole au plus bas depuis fin août

Les prix du pétrole peinaient à repartir du bon pied hier, après une semaine de forte baisse, la vigueur du Covid-19 en Europe planant sur la demande d’or noir. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier cédait 0,13 %, à 78,79 dollars. A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, perdait 0,14 % à 75,83 dollars. Les deux cours de référence de part et d’autre de l’Atlantique ont signé vendredi leur plus mauvaise semaine depuis fin août, lâchant respectivement 4 % et 5,8 %.
Le marché évolue à tâtons «dans un contexte d’inquiétude croissante pour la demande», estime l’analyste Walid Koudmani.
En Europe, redevenue l’épicentre de la pandémie du Covid-19, le retour de mesures drastiques telles qu’un confinement en Autriche fait planer le risque d’un coup de frein sur la consommation d’or noir. En parallèle, les Etats-Unis et le Japon «font pression sur les producteurs pour qu’ils augmentent la production et répondent aux inquiétudes inflationnistes actuelles», reprend M. Koudmani.
Une ponction éventuelle de l’administration américaine dans les réserves stratégiques du pays, qui se débat avec une inflation persistante alimentée par les prix élevés de l’énergie, est également sur la table depuis plusieurs semaines.
Dans ce contexte, la prochaine réunion des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés de l’Opep+ le 2 décembre est très attendue par le marché.
Ce sommet permettra à l’organisation de statuer sur l’offre du début de l’année prochaine. Un dollar américain en pleine forme accentuait également la pression sur les cours du brut, rendus plus onéreux aux investisseurs munis d’autres devises. Dans ce sens, l’Opep et la Russie ont appelé à la prudence en matière de production. Les deux alliés ont affirmé qu’il n’y a pas de pénurie de pétrole sur le marché mondial et qu’il pourrait même y avoir un excédent à partir du début de l’année prochaine. Selon une déclaration du secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, il y voit ainsi des signes d’un excédent d’approvisionnement en pétrole à partir du mois prochain, ce qui exige «une démarche prudente» de la part des membres de l’Opep et de ses alliés lorsqu’ils examineront la politique de production lors de leurs réunions mensuelles. «L’excédent sera notable en décembre», a déclaré hier Mohammad Barkindo, en marge de la Conférence et exposition internationales sur le pétrole d’Abu Dhabi (Adipec).
«Les projections, non seulement de l’Opep mais aussi celles de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et d’autres sources, montrent que tout au long des trimestres de l’année prochaine, il y aura une offre excédentaire sur le marché», a déclaré Barkindo. «C’est une preuve supplémentaire que nous devons être très prudents et mesurés dans les décisions que nous prenons chaque mois.
Nous pensons que nous sommes sur une trajectoire de reprise, et pour nous, au sein de l’Opep, nous continuerons à faire tout ce qui est nécessaire pour que cette reprise ne faiblisse pas».
Le ministre de l’Energie des Emirats arabes unis a indiqué pour sa part que l’Opep+ maintiendra probablement le cap le mois prochain, malgré un excédent attendu au premier trimestre.
Meriem Benchaouia

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