Les statistiques des accidents attestent d’un recul relatif, comparativement à celles des années précédentes. Selon la Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR), le bilan des accidents de la route enregistrés en 2020 est le moins tragique depuis trois décennies.
Par Meriem Benchaouia
Il est vrai que les données globales font ressortir un net fléchissement du nombre des sinistres routiers et de celui des victimes qu’ils continuent à provoquer, mais les statistiques demeurent tout de même très élevées. Des chiffres effrayants qui donnent froid dans le dos. Les routes algériennes sont de vrais mouroirs. Le bilan de 2020 fait état de 18 949 accidents de la route ayant fait 2 844 morts contre 22 507 accidents ayant fait 3 275 morts en 2019, soit moins de 13,16 %. Le nombre d’accidents de la route enregistré en 2020 est le plus bas depuis 1970 et le nombre de morts est le plus bas depuis 1975, d’après la DNSR. Le bilan fait, par ailleurs, état de 25 836 blessés contre 31 010 blessés en 2019, soit moins de 16,68 %. Ce nombre de blessés est également le plus bas depuis 1974. Selon la Délégation nationale à la sécurité routière, le nombre de véhicules du parc national automobile étant passé de 335 600 véhicules en 1970 à 9 416 850 véhicules en 2018, une véritable hécatombe aurait pu se produire. M’sila vient en tête des wilayas de par le nombre d’accidents, avec 798 accidents corporels et de par la gravité des accidents avec 141 décès durant la période sus citée, suivie de Sétif (125 décès) et Alger (122 décès). La wilaya d’Alger occupe la deuxième place parmi les wilayas les plus exposées aux accidents de la circulation avec 779 accidents. Le bilan indique que cette situation est liée à plusieurs données, notamment le volume du parc automobile qui s’élève à 1 483 093 véhicules, soit 15,75 % du nombre global du parc national, le volume du réseau routier estimé à 2 364 km, outre sa population qui s’élève à 3 335 418 habitants. Toutefois, le nombre des accidents corporels a enregistré dans cette wilaya une baisse de 457 accidents par rapport à 2019. Selon le document, les mercredis et jeudis sont les journées qui enregistrent le plus d’accidents, car précédant le week-end (31,49 % du nombre global des accidents), alors que la journée de vendredi est celle qui enregistre le moins d’accidents vu le manque de déplacements. La tranche horaire entre 00:00 et 06:00 du matin enregistre le plus bas taux d’accidents avec 4,35 %, en raison du manque de déplacements et de la circulation limitée qu’impose le protocole de confinement sanitaire de lutte contre le Covid-19.
L’excès de vitesse, en tête des principales causes
En 2020, 3 249 accidents ont été enregistrés en raison de l’excès de vitesse, soit 17,15 % de l’ensemble des causes. Par ailleurs, le manque de vigilance des conducteurs dans les cités a entraîné 2 601 accidents, tandis que la perte de contrôle du véhicule est à l’origine de 1 259 accidents. Les véhicules légers sont les plus impliqués dans ces accidents avec un taux de 66,46 %, suivis des motocycles (19,39 %), et ce, en dépit du fait qu’ils ne représentent que 01,83 % du parc national des véhicules, selon les statistiques de 2018. Les camions, quant à eux, occupent la 3e place (8,06 %), suivis des véhicules de transport des voyageurs (2,06 %). Il convient de signaler que les nouveaux conducteurs titulaires de permis de mois de deux ans sont les plus impliqués dans les accidents avec un taux de 17,68 %, ce qui pourrait s’expliquer par le manque d’expérience et le jeune âge des nouveaux titulaires de permis de conduire. Les conducteurs de sexe masculin sont la catégorie enregistrant le plus de victimes d’accidents de la route, avec un taux dépassant les 80 % du nombre total des blessés et des morts. En outre, et concernant les piétons, le bilan a fait état de 263 morts et 6 126 blessés durant la même période. Selon la même source, l’Algérie a enregistré des résultats «encourageants» en matière de sécurité routière en 2020 et ce, grâce «aux efforts considérables et permanents de tous les acteurs, notamment la multiplication des opérations de sensibilisation aux risques des accidents de la route, d’une part, et les mesures strictes de prévention ayant été prises afin de limiter le déplacement des citoyens et des véhicules dans le cadre de la lutte contre le Covid-19».
M. B.