Issad Rebrab, le patron de Cevital, s’est exprimé, hier, sur les perturbations que connaît, depuis quelques jours, le réseau de distribution de l’huile de table. Rebrab a rassuré quant à la disponibilité de ce produit et a dégagé toute responsabilité quant à la tension que connaît le marché. «Il n’y a pas de problème de production d’huile de table dans le pays, nous avons même un surplus qui nous permet de couvrir à 130 % les besoins du marché national», a-t-il affirmé. «La production se poursuit dans les meilleures conditions au niveau de toutes nos usines, contrairement à ce que rapportent certains médias, le groupe à un surplus de production et d’entreposage», a rassuré Issad Rebrab qui était en visite au siège de l’Agence du commerce extérieur (Agex), en compagnie du ministre du Commerce, Kamel Rezig. La déclaration du patron du premier groupe agroalimentaire national intervient alors qu’une crise de l’huile de table suscite appréhensions et indignation des citoyens, à quelques jours seulement du début du mois de ramadhan. La pénurie de ce produit de première nécessité a vu différents intervenants échanger des accusations quant à l’origine du problème. Dimanche dernier, Khaled Belbel, président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FNA), a accusé ouvertement les commerçants détaillants d’être responsables de la perturbation de l’approvisionnement du marché national. Il a expliqué que «les commerçants au détail ont causé cette pénurie des huiles de table sur le marché» en prétextant la rareté de ces produits au niveau des grossistes et des producteurs. Selon lui, la raison «réelle» de cette perturbation est due au «refus» de ces commerçants d’appliquer les directives des services du ministère du Commerce instaurant «l’obligation» de facturation sur toutes les transactions réalisées par tous les acteurs du marché, «à tous les niveaux».
Ce système de facturation, ajoute l’orateur, est considéré «pénalisant» par les commerçants au détail, vu que les transactions facturées sont «imposables», que les détaillants estiment que leur marge bénéficiaire est «négligeable» s’ils achètent avec des factures les huiles dont le prix est plafonné par l’Etat. Les détaillants, explique le président de la fédération, se fournissent auprès de plusieurs grossistes en achetant de petites quantités au prix du détail, ce qui les exempte de la facturation, ajoutant que ces mêmes commerçants écoulent, par la suite, leur marchandise «à des prix plus élevés en faisant croire à l’existence d’une pénurie» et à l’achat de leur produit plus cher auprès des grossistes et autres fournisseurs. Un responsable des commerçants, affilié à l’Union générale des commerçants et artisans algériens s’exprimant, hier, sur Ennahar Tv, a rejeté les accusations portées contre les détaillants, invoquant une dérégulation du marché qui survient à chaque approche du ramadhan. Il a aussi affirmé que l’imposition de la facturation a réduit considérablement la marge bénéficiaire des petits commerçants, qui ne pouvaient pas vendre au même prix d’achat puisqu’ils ont des charges et location à payer.
Aomar Fekrache