La qualité de l’or vendu en Algérie est au centre d’une polémique qui oppose l’Association des consommateurs à l’organisation des artisans de cette matière précieuse. Entre les déclarations des uns et le rejet des autres, c’est la justice qui risque de trancher ce bras de fer. Il y a quelques jours, Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) a jeté un pavé dans la marre en déclarant que «80 % de l’or qui circule sur le marché n’est pas conforme aux normes et n’est pas du 18 carats». M. Zebdi avait annoncé que l’Association qu’il préside va «créer une commission nationale pour la qualité de l’or» qui aura pour mission de «formuler des propositions à soumettre aux pouvoirs publics et de travailler pour garantir la qualité de ce précieux métal», est-il rapporté par des médias. Sur la page Facebook de l’Apoce, l’on apprend qu’un travail de terrain a été engagé et de nombreux dépassements ont été relevés. A Alger, l’Association avait même proposé de vérifier l’or acheté par des citoyens à condition que ces derniers soient munis de facture. M. Zebdi, dans un enregistrement, avait expliqué la bonne méthode pour mesurer la qualité de l’or, remettant en cause la pratique traditionnelle qui demeure approximative. Un exemple de cas de «fraude» sur des bijoux acquis par des citoyens a été publié par l’Apoce qui promet des «surprises» dans les prochains jours. Face aux révélations de l’Association des consommateurs qui n’étaient pas passés inaperçues auprès des familles, l’Organisation algérienne de l’or et des bijoux a réagi. Suite à une réunion des présidents des bureaux de wilaya, un communiqué a été rendu public. «En réponse aux déclarations du président de l’Association de protection du consommateur, en date du 23-12-2022, sur la chaîne Echourouk news, annonçant la création d’une commission d’assainissement du marché de l’or truqué, considérant que 80 % de l’or circulant sur le marché n’est pas conforme», l’Organisation algérienne de l’or et des bijoux «rejette et apporte un démenti à ces allégations qui ne reflètent pas la réalité». L’Organisation des artisans de l’or a indiqué, dans son communiqué, qu’elle va «suivre les voies légales contre le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement pour ses déclarations irresponsables qui manquent de fondement juridique et de sources officielles et ayant porté atteinte à la crédibilité des commerçants et artisans de joaillerie en Algérie». Par ailleurs, le président de l’Organisation algérienne de l’or et des bijoux a souligné la nécessité de chercher l’information au niveau des sources officielles relevant de l’Etat ou de son Organisation, pour être sûr de leur véracité. En attendant de connaître la suite de cette affaire, de nombreux citoyens ayant acquis de l’or à un prix très fort ces derniers temps craignent d’avoir été victimes d’«escroquerie».
Massi Salami