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mardi 28 mars 2023

L’année commencée par une invasion qui aurait pu terminer par une autre

2021 commence autant dire avec la violation du Capitole de Washington, le temple de la démocratie américaine, par une foule hirsute d’admirateurs de Donald Trump, le premier président américain non seulement à refuser les résultats d’une présidentielle mais à lancer ses troupes sur les congressistes au moment de leur proclamation. Un événement unique dans l’histoire des Etats-Unis, dont les effets sans doute ne sont pas près de s’estomper. Il n’y a que la punition du coupable qui puisse à la rigueur garantir qu’il ne se reproduira pas. C’est d’ailleurs à cela que s’essayent les démocrates, mais de l’air de ne pas y toucher, étant rien moins que certains de pouvoir réunir suffisamment de voix pour faire voter la condamnation de Trump. Trump est le premier président américain à rester le chef de son camp après avoir perdu une élection. A se demander s’il ne l’est pas aujourd’hui plus qu’il ne l’était lorsqu’il se trouvait à la Maison-Blanche. Ce qui augure mal de la suite. 2021 aurait pu se terminer plus mal qu’elle n’avait commencé, par une autre invasion : celle de l’Ukraine par la Russie. Tout était prêt matériellement pour que cette invasion ait lieu. Il ne manquait pour cela que le refus des Etats-Unis et de l’Otan de dialoguer avec la Russie, et à ses conditions.

Heureusement pour la paix dans le monde, ce refus n’est pas advenu, même si les Etats-Unis se sont empressés de faire savoir que de toute façon ils ne s’engageraient pas militairement si la menace russe se concrétisait. Les négociations, ont annoncé les Russes, commenceraient dès le début de l’année prochaine, à ce qu’il semble dès les premiers jours de janvier 2022. Ce que veut la Russie, c’est que toute idée d’intégration de l’Ukraine à l’Otan, mais aussi d’autres pays ayant été membres de l’Union soviétique, soit définitivement abandonnée. S’il ne s’agissait que d’arrêter l’élargissement de l’Otan dans la zone d’influence de la défunte Union soviétique, passe encore, les Occidentaux seraient disposés à lui faire cette concession, si décidément la paix était à ce prix. Le problème, c’est que la Russie ne s’en contenterait probablement pas. Elle veut aussi que l’Otan se retire d’autres pays ayant fait partie un jour du Pacte de Varsovie, de la Pologne, de la Hongrie, et d’autres encore. La Russie a la hantise de l’encerclement par l’Otan. Il n’y a que la fin de l’expansion de celle-ci à l’est qui puisse la rassurer. Or si l’Otan met fin à son expansion, une politique dont la mise en œuvre remonte à 1997, elle perd sa raison d’être, elle est condamnée à se défaire. Qui n’avance pas recule. Comme pour la Russie il n’y a plus d’espace où reculer, pour reprendre les termes employés dernièrement par son président, il faut donc de son point de vue que ce soit à l’Otan d’inverser sa marche. Ou bien l’Otan poursuit son encerclement de la Russie, en vue de la démembrer un jour, ou bien elle se condamne au même sort que le Pacte de Varsovie, c’est-à-dire au démantèlement. On entend aujourd’hui ses tenants dire qu’étant une alliance militaire purement défensive, elle n’a jamais nourri l’intention d’envahir la Russie, ou même qui que ce soit d’autre. Mais alors pourquoi s’aventure-t-elle loin de ses bases arrières ? Pourquoi s’élargit-elle ? Voilà bien des questions auxquelles le temps est pour elle venu de répondre.

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