Une réception à l’occasion de la fête nationale du Cameroun a été organisée mardi soir
à l’ambassade du Cameroun à Alger. L’ambassadeur du Cameroun, Komidor Hamidou Njimoluh, a prononcé, à cette occasion, une allocution dans laquelle il a mis en exergue l’importance de la commémoration de cette fête qui marque l’avènement
de l’Etat unitaire depuis le 20 mai 1972.
Par Meriem Benchaouia
Le diplomate a salué le soutien de l’Algérie à son pays, notamment lors de la pandémie de Covid-19. «Je saisis cette occasion pour exprimer notre profonde gratitude aux autorités algériennes pour toute l’assistance qu’elles ont apportée à la communauté diplomatique, notamment au groupe diplomatique africain pendant cette période difficile du Covid-19, durant laquelle les activités diplomatiques étaient presque mises en berne», a-t-il indiqué. Komidor Hamidou Njimoluh a souligné que les dirigeants des deux pays déploient de grands efforts pour poser des actes forts de renforcement et d’élargissement des relations fraternelles dans l’optique de diversifier et densifier la coopération bilatérale et développer les échanges. «Nous avons enregistré des avancées significatives dans le processus de renforcement et de diversification des relations d’amitié et de coopération entre le Cameroun et l’Algérie», a-t-il déclaré, rappelant ainsi la signature, en février 2021, de l’accord aérien qui, selon lui, permettra, après l’achèvement des procédures internes de ratification, d’ouvrir des lignes aériennes directes entre l’Algérie et le Cameroun. «Nous fondons un grand espoir sur l’aboutissement dans les prochaines semaines de cette procédure, car l’ouverture d’une ligne aérienne directe entre Alger et Yaoundé contribuera pleinement à l’accroissement des échanges économiques et commerciaux entre nos deux pays, afin de les hisser au niveau de leurs potentialités», a -t-il expliqué. Dans ce sens, le diplomate a mis en avant la mission économique et commerciale effectuée au début de cette année par la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) et la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci) au Cameroun. «Au terme de son séjour, la délégation algérienne a signé sept conventions de partenariat avec, d’une part, la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts et, d’autre part, avec des coopératives agricoles camerounaises», a-t-il affirmé. L’Algérie et le Cameroun entretiennent de très bonnes relations économiques. Il y a quelques jours, le ministre des Transports, Youcef Cherfa, a signé à Alger, avec son homologue camerounais Jean érnest Ngalle Bibehe, un accord-cadre de coopération dans le domaine des transports et de la météorologie. «En perspective, nous attendons incessamment la signature des Accords d’entraide judiciaires, notamment dans le domaine civil et commercial, en matière pénal et d’extradition. Il en est également de l’Accord dans le domaine des archives. Enfin, les deux parties sont en négociations pour finaliser le projet d’Accord-Cadre de coopération dans le domaine agricole», a précisé l’ambassadeur.
Pendant ce temps où se trouve l’Afrique ?
S’agissant du Continent africain, le diplomate s’est interrogé sur la place de ce dernier dans le monde. Selon lui, en marge de ce monde en crise, l’Afrique ne se donnera plus «en appât» aux prédateurs de tous horizons. «L’Afrique a pris conscience et entend jouer son rôle d’acteur dans la nouvelle normalisation du monde en cours de gestation. Elle en appelle à la nouvelle codification du monde qui prendra en compte ses valeurs humanitaires et éthiques propres. Elle en appelle à une nouvelle conception de la coopération internationale où l’Afrique est un sujet à part entière dans la confection des règles normatives». Pour ce faire, a-t-il précisé, les Africains doivent se résoudre à être une Afrique de politique commune, de mutualisation d’efforts pour son développement, de constitution d’une diplomatie commune de défense d’intérêts de l’Afrique, d’engagement pour l’Afrique, de neutralité face aux conflits des autres. Et de souligner la nécessité de s’unir afin de se donner les moyens de réussir qui passent indéniablement par la refondation de l’école et tout le processus d’acquisition ou de renouvellement des connaissances et des sciences, la mutation profonde des mentalités en faveur des initiatives, la décolonisation des économies en faveur de plus en plus d’intégration intra-africaines. «Le Cameroun et l’Algérie participent de ce rêve et conjuguent leurs efforts pour le bonheur d’une Afrique de prospérité et de dignité», a-t-il conclu.
M. B.
