«À l’horizon 2024, le nombre de stations de dessalement de l’eau de mer sera porté à 19, cela va réduire sensiblement la dépendance aux eaux des barrages et souterraines», a indiqué hier Sofiane Zamiche, directeur du développement de l’Algerian Energy Company (AEC) relevant du Groupe Sonatrach.
Par Thinhinane Khouchi
S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, Zamiche a annoncé l’augmentation du nombre de stations de dessalement de l’eau de mer. Il a assuré que «l’Algérie a adopté une stratégie pour la réalisation des stations de dessalement de l’eau de mer, en vue de garantir la production d’eau et assurer son autonomie grâce aux eaux des barrages». L’invité de la Chaîne 1 a déclaré que «dans le cadre du premier programme, 11 usines de dessalement ont été réalisées sur la bande côtière, avec une capacité de production de 2,11 millions de mètres cubes par jour». Dans le cadre du plan d’urgence, 3 usines de dessalement d’une capacité de production de 70 000 mètres cubes par jour ont été achevées, a-t-il indiqué, soulignant que deux ont été réceptionnées. «L’entrée en service de la station de dessalement de Corso (nord de Boumerdès) en mai prochain, permettra d’augmenter la production avec 80 000 mètres cubes supplémentaires et d’alimenter la partie Est de la capitale», a-t-il ajouté. S’agissant du programme complémentaire en cours d’exécution, Zamiche a indiqué que 5 stations supplémentaires sont en cours d’achèvement dans les wilays d’El Tarf, Béjaia, Boumerdès, Tipaza et Oran, ce qui assurera la production de 1,5 million de mètres cubes par jour à l’horizon 2024. Le directeur du développement de l’AEC a souligné que le dessalement de l’eau de mer est un processus complexe qui passe par cinq étapes. «Nous prenons la rigueur nécessaire avant de pomper l’eau dessalée dans le réseau de consommation», a-t-il souligné, notant que «l’âge d’une station de dessalement de l’eau de mer est fixé à 25 ans, ce qui nécessite un entretien minutieux». Relevant le travail de développement que mène l’ Algérie en matière d’équipement et d’ingénierie, Zamiche a indiqué que «l’eau dessalée fait l’objet d’analyses périodiques au niveau des stations, les autorités compétentes tenant à un niveau de suspicion zéro. Donc il n’y a pas de place à l’erreur et l’aventure mettant le consommateur en danger». «L’eau dessalée est meilleure au vu des minéraux qu’elle contient», a-t-il poursuivi, ajoutant qu’en élaborant le programme complémentaire, cela va permettre de porter les capacités de mobilisation des eaux de mer dessalées à 42 %, contre seulement 17 % actuellement. Le pari est d’atteindre 60 % à moyen terme, pour assurer la sécurité hydrique en Algérie, avant de passer à la sécurité alimentaire par l’utilisation optimale des barrages. L’intervenant sur les ondes de la Chaîne 1 a souligné qu’à l’horizon 2050 le taux de précipitations en Algérie et en Afrique du Nord diminuera à 20 %, ce qui nécessite l’élaboration d’un plan efficace permettant d’éviter toute catastrophe liée à l’approvisionnement des citoyens en eau potable. «Dans une démarche proactive, l’Algérie a généralisé un plan stratégique d’investissement dans le dessalement de l’eau de mer au niveau de la grande bande côtière, comme c’est le cas dans le monde qui compte 21 000 stations de dessalement d’eau de mer», a-t-il indiqué. Zamiche a mis l’accent sur le fait que les stations de dessalement de l’eau de mer sont financièrement coûteuses, puisqu’un mètre cube coûte de 0,65 à 0,85 dollars (91 à 120 dinars), ce qui a obligé l’Algerian Energy Company à utiliser des dispositifs qui garantissent une réduction de la consommation d’énergie de moitié, affirmant que le peuple algérien est conscient de la valeur de la préservation des ressources en eau, dans le contexte de l’aspiration à relever les défis de la réalisation de la sécurité de l’eau à l’horizon 2030, et de l’accès à l’acquisition par l’Algérie de l’expérience nécessaire.
T. K.