Aspirant à un mois de ramadhan sans perturbation dans la disponibilité du lait en sachet, le DG de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) a affirmé que «le Groupe a pris ses dispositions concernant la production destinée au ramadhan. Des quantités supplémentaires de la poudre de lait seront destinées aux laiteries pour approvisionner le marché durant le mois sacré». Chaque année et malgré les assurances des responsables, le mois de ramadhan connaît des perturbations en lait en sachet, dues essentiellement à la surconsommation et au stockage de ce produit par les citoyens. Afin d’anticiper une éventuelle pénurie due à la forte densité de la population et au changement du mode de consommation des citoyens, le DG de l’ONIL, Khaled Soualmia, a indiqué, lors d’une séance d’audition organisée par la Commission de l’agriculture, de la pêche et de l’environnement au Parlement, que les pouvoirs publics ont donné, depuis janvier dernier, leur approbation pour l’ajout d’une part mensuelle de 5 000 tonnes de poudre de lait à distribuer aux laiteries durant le premier semestre 2022. Cette décision a été prise dans le cadre de la commission mixte chargée de la mise en place d’un programme de distribution de la poudre de lait et qui interviendra en cas de pénurie enregistrée dans n’importe quelle wilaya du pays. La décision permettra d’approvisionner le groupe Giplait en quantités supplémentaires estimée à 500 tonnes/mois, pour anticiper une éventuelle pénurie, selon le DG de l’ONIL qui affirme que le Groupe a pris ses dispositions concernant la production destinée au mois sacré de ramadhan. La quantité globale distribuée mensuellement par l’ONIL s’élève à 14 579 tonnes, répartie sur 119 laiteries, dont 15 publiques et 104 privées, dans tout le territoire national. Par ailleurs, Khaled Soualmia a indiqué que l’Office national interprofessionnel du lait compte limiter les quantités de lait cru collecté par les laiteries, en contrepartie de l’obtention de la poudre de lait. L’ONIL assure la poudre de lait aux usines comme complément au lait cru, alors que de nombreuses usines l’utilisent actuellement comme matière première dans la production, a précisé Soualmia. En 2021, le coût de l’importation de près de 200 000 tonnes de poudre de lait par l’ONIL s’est élevé à 600 millions de dollars, selon le même responsable. L’Office importe 46 % des besoins nationaux en poudre de lait, alors que les usines privées importent
54 %. «Les usines sont légalement responsables de l’opération de collecte pour pouvoir bénéficier de la poudre de lait subventionnée, ce qui les oblige à collecter le maximum». Par ailleurs, il est à noter que concernant le développement et le soutien de la filière du lait, le même responsable a évoqué la mise en place de 4 groupes locaux de soutien depuis 2015 à travers 4 wilayas (Souk Ahras, Blida, Relizane et Ghardaïa), dont la mission consiste à prodiguer des conseils aux éleveurs et producteurs de fourrages pour optimiser leur rendement. Un programme numérisé a également été mis en place pour que l’ONIL puisse réduire les délais d’examen des dossiers relatifs au soutien des agriculteurs, des distributeurs et des laiteries. Les députés ont appelé à revoir la méthode de distribution des quantités de lait à travers le territoire national, la marge bénéficiaire des distributeurs et des détaillants, ainsi que la subvention du lait qui doit être orientée vers les véritables bénéficiaires et à rapprocher les points de vente du consommateur. Ils ont souligné l’importance de développer l’élevage des vaches laitières et de soutenir les paysans avec les ressources suffisantes, notamment hydriques, dans le cadre de coopératives leur permettant d’accroître la production de lait cru. Ils ont également recommandé la révision de la carte de répartition des laiteries conformément aux besoins de chaque wilaya, en tenant en compte des nouvelles wilayas.
Thinhinane Khouchi