Les températures sont caniculaires depuis quelques jours. Afin de se rafraîchir, de nombreuses familles optent pour les plages interdites à la baignade dont l’accès et gratuit et ne sont pas réservées par les mafieux du littoral.
Par Thinhinane Khouchi
Pour les estivants qui ont été privés de baignade durant la pandémie de Covid-19, c’est l’occasion de se rafraîchir et surtout de changer d’air cet été. En effet, depuis quelques jours, une affluence nombreuse est enregistrée à travers les plages du littoral algérien, notamment celles interdites à la baignade. Car si les plages autorisées à la baignade sont souvent monopolisées par les parkingueurs ainsi que les loueurs de tables, chaises et parasols qui squattent chaque centimètre carré sans que personne ne bouge le petit doigt, celles interdites à la baignade sont gratuites et l’estivant est libre de s’installer où il veut. Noureddine, père de trois enfants rencontré hier sur une plage interdite à la baignade car rocheuse à Ain Benian, nous dira que «les plages autorisées deviennent de plus en plus coûteuses. Pour le parking il faut compter entre 150 et 200 DA le véhicule, puis les loueurs de tables, chaises et parasols réservent les premières places de la plage et t’obligent à louer leurs parasols. Ces mafieux te gâchent ta journée». «C’est pour cela que je préfère les plages interdites, car elles sont gratuites et personne ne se les réserve. Donc je suis libre de planter mon parasol où je veux et profite vraiment de ma journée sans casse-tête et sans me ruiner». A ce propos, le directeur du tourisme et de l’artisanat de la wilaya d’Alger, Mokdad Tabet, avait récemment indiqué que «la commission de préparation de la saison estivale 2022 dans la wilaya d’Alger a retenu 58 plages autorisées à la baignade, sur un total de 71, dotées de tous les moyens nécessaires pour accueillir les estivants et remédier aux insuffisances enregistrées au cours des dernières années». Tabet a expliqué que ces plages, qui s’étendent sur une bande côtière de 97 km, se répartissent sur 17 communes côtières et ont connu ces derniers mois des campagnes d’aménagement et de nettoiement de large envergure pour assurer la réussite de la saison estivale 2022, qui a débuté mercredi et s’étalera jusqu’au 30 septembre. Il s’agit notamment des plages de Zeralda (Khelloufi, Complexe touristique de Zeralda, Azur plage et les Sables d’or), celles de Sidi Fredj, Les Dunes et El Djemila (Ain Benian), celles de Bateau cassé à Bordj el Kiffan et Kadous à Reghaïa, a-t-il précisé. En outre, concernant la gratuité des plages, ce responsable a indiqué que «des instructions ont été données aux communes concernées pour veiller à leur gestion, à travers la désignation de cadres compétents et la coordination des actions avec les différents services pour soumettre des rapports sur les insuffisances et les infractions enregistrées». L’accent a été mis sur l’obligation d’appliquer le principe de gratuité de l’accès aux plages consacré par la loi 03-02 du 17 février 2003, fixant les règles générales et d’exploitation touristiques des plages, outre «l’interdiction d’octroi d’autorisations aux exploitants qui imposaient leur contrôle sur les plages en demandant aux citoyens de payer des frais supplémentaires pour la location de parasols, de chaises et de tables». Pour faire aboutir cette démarche, le wali d’Alger «a chargé l’Etablissement de gestion de la circulation et des transports urbains de la wilaya d’Alger de gérer les parkings qui se trouvent à proximité des plages, tout en proposant des prix raisonnables à la portée des familles en vue de mettre fin à la gestion arbitraire de ces espaces», a-t-il ajouté.
T. K.
Noyades : plusieurs décès enregistrés
Le bilan s’alourdit de jour en jour. Dans la wilaya de Jijel, deux personnes ont péri par noyade et quatre ont été sauvées vendredi au niveau de la plage de Ouedi Ezzouhour à El-Milia, au premier jour de la saison estivale 2022, ont indiqué des services de la Protection civile. Agissant sur informations, les agents de la Protection civile sont intervenus au niveau de la partie non autorisée à la baignade de la plage de Ouedi Ezzouhour pour secourir 4 baigneurs en difficulté. Les secouristes ont repêché les corps sans vie de deux jeunes âgés de 16 et 17 ans, issus de la commune d’El-Milia. Les corps sans vie des victimes ont été transférés vers la morgue de l’hôpital d’El-Milia, selon la même source. A Béjaïa, deux baigneurs sont morts noyés jeudi sur les plages de «Tichy» et «Lotha» à souk el Ténine, situées sur la côte Est, portant à 10 le nombre de personnes ayant péri en mer depuis le début du mois de juin, a-t-on appris vendredi de la Protection civile de la wilaya. Les corps des deux victimes ont été repêchés dans la même journée par les éléments de la Protection civile.
T. K.