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vendredi 29 mars 2024

La victoire quoi qu’il en coûte

A moins d’un mois et demi de la présidentielle du 3 novembre, l’écart dans les sondages entre Donald Trump et Joe Biden, bien qu’encore favorable à celui-ci, tend néanmoins à se rétrécir. De 10 % qu’il était voilà trois mois et plus, la hauteur même à laquelle il se situait en 2016 à l’avantage de Hillary Clinton, ce qui semblait à ce moment mettre cette dernière à l’abri de toute mauvaise surprise ultérieure, il est tombé dernièrement à près de 6 %, ce qui n’est pas de nature à rassurer les opposants à Trump. Le précédent de 2016, qui a vu quelqu’un de super favori perdre à la fin, tout en remportant et même largement le vote populaire, fait qu’aujourd’hui la confiance dans la valeur prédictive des sondages est fortement ébranlée. On continue d’en faire moins pour suivre l’état de l’opinion et son évolution que parce que telle est l’habitude et qu’il n’a pas moyen de faire autrement. Mais il ne semble pas qu’il y ait grand monde désormais pour y ajouter foi. On se demande même parfois, au vu de certains commentaires, si pour être dans le vrai il ne faudrait pas plutôt les renverser, prendre tout simplement leur contrepied. Désignent-ils quelqu’un comme le futur vainqueur ? Alors c’est que c’est lui qui va perdre. A ce jeu de qui perd gagne, s’y perdre est garanti.

C’est peut-être ce qui explique qu’à l’approche du jour «J», dont tout indique d’ailleurs qu’il ne sera pas le moment de vérité, lequel risque pour sa part de venir plus tard, ou peut-être jamais, une éventualité que Trump en tout cas n’exclut pas, il en est de moins en moins question dans les médias. L’épidémie de Covid-19 évidemment n’arrange rien. Le nombre des électeurs qui par peur d’être contaminés voteront par correspondance est estimé à 70 %. Pour être tout à fait exact, ce n’est pas le futur qu’il faut employer en l’occurrence, mais le présent, puisque ce vote a déjà commencé. Ce grand nombre ne poserait peut-être pas de problème s’il se répartissait équitablement entre démocrates et républicains. Ce qui est loin d’être le cas, puisque sur 100 électeurs des votants par correspondance, 80 sont des électeurs de Biden et 20 seulement ceux de Trump. La plupart de ceux qui bravant le virus se rendront en personne aux bureaux de vote le 3 novembre seront par conséquent des partisans du président sortant. S’il y a dépouillement pendant la soirée et que ses résultats sont publiés, ceux-ci seront immanquablement en faveur de Trump. Il ne lui en faudra peut-être pas plus pour se déclarer vainqueur. Ce scénario est dans tous les esprits, aux Etats-Unis comme dans le reste du monde, la présidentielle américaine étant partout suivie de près. La probabilité qu’en définitive les choses se passent de la sorte est la plus forte. Dans le contexte actuel de forte polarisation politique, on voit mal d’ailleurs comment il pourrait en être autrement. La victoire irait à celui des deux candidats qui ferait preuve de plus d’audace, non à celui qui obtiendrait le plus de voix. On se retrouverait comme il y a quatre ans, où le perdant a été celui sur lequel s’était porté le plus grand nombre de voix. Le fait est qu’il est beaucoup plus facile d’imaginer Trump proclamer sa victoire que reconnaître sa défaite.

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