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vendredi 19 avril 2024

La vaccination dans le monde plus lente que prévu

Au début de cette année, ce qui à quelques jours près a coïncidé avec le début de la vaccination en Grande-Bretagne, le premier pays à ouvrir le bal, on pouvait encore penser que de ce fait même le compte à rebours de la pandémie a commencé. Maintenant que l’on disposait de l’arme contre le Sars-Cov2, se disait-on, sûrement à l’autre bout du tunnel, la lumière allait se mettre à briller, faiblement d’abord, parce qu’elle était lointaine, puis de plus en plus fort, car il ne se passerait plus de jour sans que ce soit rapproché d’elle. Un trimestre plus tard, et bien que plus de 665 millions de doses aient été administrées à travers le monde, il ne semble pas que beaucoup de chemin ait été parcouru dans cette direction. D’autant moins que ce chiffre est celui de toutes les doses injectées, premières et deuxièmes doses confondues. Or sans que l’on se le soit jamais expressément dit, le sentiment général était que l’autre bout du tunnel ne revêtait pas un sens spatial mais temporel. On n’avait pas une distance à parcourir mais du temps à passer. Grâce à la vaccination, on devrait en avoir fini avec la pandémie au plus tard à la fin de l’année. Une opération de cette envergure qui prendrait plus qu’une année pour être menée à son terme ne semblait pas quelque chose de proportionné, ni même de vraisemblable.

Une année, c’était en fait plus que suffisant pour damer le pion à une maladie qui après tout est pour la mortalité comparable à une méchante grippe. Tout tend à prouver qu’une fois de plus on a péché par excès d’optimisme. A son rythme actuel, et en ayant en vue les deux doses pour chaque personne, il est déjà acquis que la vaccination prendra bien plus de temps que prévu. On peut d’ores et déjà abandonner
l’idée que cette année ne sera pas finie que la pandémie aura été vaincue, et encore moins que tout sera revenu comme c’était avant. Ce n’est pas cette année que les activités économiques les plus affectées pourront commencer à se rétablir. Le tourisme et le transport aérien ne sont pas au bout de leur peine. Tout ce qui à un titre ou à un autre en dépend en subira forcément le contrecoup. Les pays qui tirent du tourisme le meilleur de leurs ressources seront naturellement les plus pénalisées par la crise sanitaire, a fortiori si celle-ci s’étire dans le temps. Sans doute la reprise n’en sera-t-elle que plus forte quand son heure sera revenue. Encore faut-il que celle-ci se signale à l’horizon. Si on ne devait compter que sur la vaccination pour sortir de la pandémie, ce serait plutôt à désespérer. Et encore n’envisage-t-on pas l’avènement d’un variant de contournement se jouant de tous les vaccins existants. Une hypothèse qui est dans tous les esprits. Heureusement, il y a les traitements qui se sont déjà beaucoup améliorés, et qui sûrement seront encore plus efficaces à l’avenir. Il y a aussi le retour des beaux jours dans l’un des deux hémisphères, qu’il ne faut pas sous-estimer. Et puis il y a cette immunité naturelle des pays jeunes, ce que sont tous les pays africains, à même de s’en sortir sans l’appoint de la vaccination. Ce n’est pas le moindre des paradoxes de cette situation planétaire que ce soit le continent où la vaccination est la moins avancée qui se trouve le mieux armé pour juguler la maladie.

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