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mercredi 29 novembre 2023

La reprise économique dans le meilleur des cas possibles

Bien que des vaccins anti-Covid-19 aient été mis au point et que leurs administrations aient commencé dans plusieurs pays, l’incertitude quant au développement de la pandémie au cours de cette année n’est pas levée pour autant, il s’en faut. Il faudra probablement attendre quelques semaines de plus pour qu’il soit possible de mesurer les premiers effets de cette opération, d’autant plus clairement d’ailleurs que dans l’intervalle la vaccination se serait étendue à l’ensemble des pays. Dans la meilleure hypothèse, le tableau d’ensemble tel qu’il se sera dessiné à la fin de ce premier trimestre pourra permettre d’extrapoler pour le reste de l’année. Mais à la condition expresse que la vaccination se traduise bien par ce qui est attendu d’elle : dans un premier temps le ralentissement de l’épidémie, et dans un second son reflux. Si par malheur la décrue ne se produisait pas, ou que l’épidémie continue de se propager comme si de rien n’était, que les vaccins soient ou non efficaces, alors toute projection portant sur le reste de l’année deviendrait difficile, sinon impossible. De la vaccination et de son succès dépend au premier chef la relance économique.

On sait que pour la Banque mondiale l’économie globale est susceptible de renouer avec la croissance au courant même de 2021, malgré la récession exceptionnelle de l’année précédente, cette dernière étant comparable par son volume et ses effets à la Grande Dépression des années 1930. En une année, croit-elle savoir, la reprise aura restauré tout ce qui avait été détruit en 2020, à tout le moins dans l’ensemble. Ce qu’elle passe sous silence, c’est que ses prévisions reposent sur le meilleur des scénarios, celui du reflux de la crise sanitaire sous l’effet d’une vaccination à la fois efficace et étendue au monde entier. D’une pandémie en effet on ne peut se libérer que tous ensemble, de même qu’elle s’est propagée dans le monde entier, ne laissant hors de son emprise ni les déserts ni les pôles. Ces prévisions reposent sur une deuxième hypothèse implicite, qui pour sa part mériterait plutôt le nom de non-dit. Elle est la suivante : la reprise consiste pour l’économie mondiale à se reconnecter au fil coupé en 2020 par la maladie. Ce qui suppose que tout reprendrait en quelque sorte à l’identique, dans l’état qui était le sien auparavant. Tout ce qui faisait l’économie mondiale en 2020, ou un peu avant, sortirait ou de sa léthargie ou de sa mort clinique, l’épidémie ayant frappé diversement ses victimes, pour retrouver le même niveau d’activité en quelques mois seulement. Un arrêt sur image qui s’animerait tel quel, sans perte ni gain, ni même transformation. On ne peut comparer la récession consécutive à
l’épidémie à la Grande Dépression pour ce qui est de l’ampleur des effets et destructions, et puis ensuite parler de relance comme si toutes les entreprises grandes et petites allaient retrouver leurs activités là où elles les avaient laissées. La réalité, c’est qu’il y en a qui survivront à la crise et d’autres qui en mourront, ou qui sont déjà mortes sans retour. La reprise, si reprise il y a dès cette année, ne veut pas dire que tout reprendra dans la forme et la quantité d’avant la crise. Non seulement des entreprises mais des secteurs entiers ne répondront pas présents à l’heure de l’inventaire.

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