La hausse des prix des viandes est injustifiée, au vu de la stabilité des prix des aliments de bétail sur le marché mondial. C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, dans une déclaration à la presse en marge de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation. Pour faire face à cette situation, le ministre a relevé la nécessité de réguler le marché des viandes rouges et réduire le nombre d’intervenants qui, considère-t-il, sont «la raison principale de la hausse des prix». Les prix élevés de la viande d’agneau sont dus au grand nombre d’intervenants dans la vente au détail, d’autant que «la marge bénéficiaire s’élève à 800 DA/kg chez le détaillant par rapport à son achat auprès des éleveurs», a-t-il souligné. Et d’ajouter que la hausse de prix des viandes blanches étaient injustifiée, notamment au regard de la stabilité des prix des matières premières telles que le maïs et le soja, qui «n’ont pas connu une hausse entre mars et octobre», en sus des avantages accordés par l’Etat comme l’exemption de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour encourager les éleveurs de volailles et subventionner les prix sur le marché, et le raccordement des exploitations agricoles à l’électricité. Pour mettre de l’ordre et en finir avec cette situation qui pénalise le simple citoyen, M. Henni a fait état de l’organisation, la semaine prochaine, d’une réunion avec les éleveurs en vue de résoudre ce dossier.
Interrogé sur l’importation de veaux et de vaches laitières par les investisseurs privés et les éleveurs, le ministre dira que la licence d’importation est délivrée dans un délai de 48 heures via la plateforme numérique, à condition que le dossier remplisse toutes les conditions liées à la santé animale et aux vaccinations. Il a expliqué que les derniers prix élevés de veaux et de vaches sur les marchés européens ont découragé ces opérateurs de les importer.
Faut-il rappeler que le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, avait fait état, samedi dernier devant les membres du Conseil de la nation, de la concrétisation d’une nouvelle approche dans la gestion des filières viandes rouges et blanches qui repose, notamment, sur l’assainissement du marché «des intrus et des intermédiaires» versés dans le commerce du fourrage, laquelle devrait baisser les prix des viandes sur le marché. Il avait déclaré qu’il est inconcevable que «les prix de la viande rouge atteignent 2 000 DA alors qu’il ne devraient pas dépasser 1 200 DA, compte tenu du soutien apporté par l’Etat à cette filière». Ainsi, le Premier ministre a invité les éleveurs à entrer en contact avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural afin de concrétiser cette «nouvelle approche», notamment en matière de distribution de tous types d’aliments, particulièrement l’orge qui, en raison de l’intervention d’intermédiaires, atteint «des prix exorbitants».
Massi Salami