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mardi 19 mars 2024

La pandémie, la révolte

Le président américain avait déclaré, lors d’une émission télévisée diffusée fin septembre, que la pandémie était terminée aux Etats-Unis, alors même que celle-ci passait par une hausse tant du nombre des nouvelles infections que de celui des décès, ces derniers se comptant encore par centaines quotidiennement. Les autorités sanitaires, le docteur Anthony Fauci en tête, avaient cependant vite réagi à ces propos présidentiels, au fort relent électoraliste en effet, les mi-mandat étant alors à venir, en prenant tout simplement leur contrepied. Le même Fauci vient de rappeler à ceux qui auraient tendance à l’oublier, et dans le même temps à baisser et à faire baisser la garde aux autres, que les Etats-Unis sont encore aux prises avec la pandémie, que chaque jour 300 à 400 personnes décèdent du Covid-19, et qu’il regrette que le taux des rappels de vaccination soit faible. Lorsqu’on compare cette situation sanitaire à celle de la Chine, telles qu’elles se présentent aujourd’hui, on est frappé par la grande différence qu’il y a eu et qu’il y a encore entre elles. En Chine, où la population est très supérieure à celle des Etats-Unis, le nombre des décès n’a pas encore atteint 6 000. Il a dépassé depuis pas mal de temps déjà le million aux Etats-Unis.

Pourtant c’est en Chine que les gens sont mécontents de la gestion par les autorités de la crise sanitaire, et qu’ils se risquent de plus en plus à le faire savoir. S’il faut en croire ce qu’en disent les médias occidentaux, le pays serait au bord de l’explosion généralisée, ici et là des protestations ayant déjà éclaté qui menacent de se répandre. Qu’on aurait même entendu des slogans hostiles au président Xi Jinping, reconduit récemment pour un troisième mandat de cinq ans à la tête de l’Etat, une première dans l’histoire de la Chine d’après Mao. Rien de cela en effet n’est très fréquent en Chine. La politique de Zéro Covid que ce pays pratique depuis le début de la pandémie impose des restrictions difficilement supportables par la population. Un nombre limité de nouvelles infections suffit à faire mettre en quarantaine toute une ville, et parfois toute une région. Le prix des matières premières, celui du baril de pétrole tout le premier, depuis plusieurs mois se sont mis à dépendre de ce qui se passe en Chine sur le plan sanitaire. Quand une région est fermée, les prix tombent. Quand elle est rouverte, les prix aussitôt se redressent. La politique chinoise de lutte contre la pandémie a bien plus d’influence sur l’économie mondiale que la guerre en Ukraine, qu’on a tendance pourtant à tenir responsable à peu près de tout. Cela dit, la Chine n’est pas le seul pays que les Occidentaux sont en train de surveiller de près avec l’espoir de voir la révolte s’emparer de lui sans remède possible. Il y a aussi l’Iran, où depuis la mort de Mahsa Amini, survenue dans des circonstances équivoques le 16 septembre, les troubles sont incessants, ne prenant fin dans un endroit que pour rejaillir dans un autre. Dans ce cas, on peut en effet parler de révolte, toutefois sans qu’il soit possible de prendre sa mesure. Toujours est-il qu’à ce jour le mot de révolution n’a pas été prononcé, ou alors sans grande conviction, même si le nombre des manifestants ayant déjà trouvé la mort soit important, à supposer bien sûr qu’il soit fiable. Mais de quelle révolte s’agirait-il ? Contre l’obligation du port du voile, ou contre le régime politique dans son ensemble ? Les jours qui viennent pourront nous en apprendre plus.

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