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jeudi 18 avril 2024

La numérisation au service du patrimoine culturel algérien: Un point important dans le processus de sa sauvegarde

De nombreuses initiatives gouvernementales et individuelles ont été entreprises ces dernières années dans le domaine de la numérisation du patrimoine culturel, un point important dans le processus de sa sauvegarde qui reste le meilleur outil contemporain de production de données scientifiques et de préservation de la mémoire et de l’identité d’une nation.
Ces expériences qui touchent à plusieurs domaines comme le manuscrit, le théâtre, et le cinéma, restent cependant limitées et insuffisantes devant le chantier colossal que représente l’inventaire et la numérisation du patrimoine culturel algérien dans toute sa richesse.
Le ministère de la Culture avait lancé en 2016 un portail électronique entièrement dédié au patrimoine matériel et immatériel, au cinéma, à la musique, au théâtre et autres formes d’expression, avec l’objectif de vulgariser et promouvoir la diversité et la richesse du patrimoine algérien auprès d’un large public. Ce site reste aujourd’hui encore limité à quelques aspects, comme la musique andalouse, alors qu’une grande partie du contenu n’est pas encore mise en ligne, a-t-on constaté.
Le quatrième art effectue lui aussi depuis cinq ans une numérisation de son fonds documentaire et des 192 productions que compte son répertoire. Vidéos, textes dramaturgiques, photographies et affiches sont accessibles aux chercheurs, étudiants et professionnels de la culture, a indiqué à la presse Aghiles Messadi, responsable des archives et de la documentation au Théâtre national algérien.
Le patrimoine bâti lui aussi n’est pas en reste avec des projets comme celui des fouilles opérées en 2015 au tombeau de la reine touareg Tin Hinan à Tamanrasset, qui a intégré des relevés en 3D permettant la reconstitution et la restauration du monument en cas de dommage, explique l’archéologue et chef de ce projet, Farid Ighilahriz.
Ce chercheur évoque également l’aspect de la mise en valeur que permet cette numérisation par des opérations virtuelles de promotion.
Les manuscrits restent les biens culturels les plus fragiles et nécessitent une numérisation urgente, particulièrement les manuscrits religieux détenus par des zaouïa ou des particuliers.
Abdallah Baichi, responsable des études et de la recherche au Centre national des manuscrits à Adrar, évoque 153 opérations de numérisation effectuées dans ce centre en partenariat avec 85 khizana (bibliothèque traditionnelle). Il estime, cependant, que le centre rencontre de «grandes difficultés pour récupérer les manuscrits, malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation auprès des détenteurs».
Un patrimoine d’un autre genre est également concerné par cette numérisation salvatrice, le septième art nécessite lui aussi des opérations de sauvegarde des anciennes bobines et de passer à d’autres formats.
Le directeur de cette institution, Salim Aggar, explique que ce musée du cinéma dispose de 60 000 bobines pour un répertoire de plus de 5 000 films algériens et étrangers, précisant avoir reçu dernièrement un budget pour l’acquisition de matériel de restauration pour enrichir le laboratoire.
M. K.

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