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jeudi 18 avril 2024

La même cause, des effets presque opposés

De même que le virus souche responsable du Covid-19 est apparu en Chine mais que c’est à l’autre bout du monde qu’il a fait sa plus grande moisson de victimes, muant pour ce faire d’une forme à l’autre, ainsi en est-il aujourd’hui de son dernier avatar qui détecté pour la première fois en Afrique du Sud a vite fait d’aller se répandre ailleurs, comme de juste à une vitesse plus grande que celle de ses prédécesseurs. Ce qu’il semble rechercher en premier dans son tour du monde, c’est la population, le milieu humain, le plus favorable à sa propagation. Pour une raison encore mystérieuse, c’est en Grande-Bretagne qu’il se surpasse. C’était déjà le cas avec le variant Delta. C’est encore plus vrai avec Omicron, dont la vitesse de circulation aura bientôt mis hors circuit Delta. Or la vague qui enfle en Grande-Bretagne ne tarde jamais à déferler dans le reste de l’Europe, tout en passant en Amérique. Les scientifiques britanniques, qui depuis quelques jours n’arrêtent pas de donner l’alerte, pensent que des près de 100 000 nouvelles contaminations d’aujourd’hui, on en arrivera bientôt à compter en millions de cas par jour, et à déplorer entre 600 et 6 000 décès dans le même intervalle de temps, pour autant que le gouvernement ne se décide pas à prendre les mesures salutaires qui s’imposent.

L’approche des fêtes de fin d’année fait craindre dans nombre de ces pays que la crise sanitaire échappe à tout contrôle. Certains d’entre eux sont déjà retournés au confinement long, à l’exemple du Danemark et de la Hollande, alors que d’autres se préparent à suivre leur exemple. Le gouvernement britannique conservateur ne l’entend pas de cette oreille, bien que ce soit comme toujours chez lui que la situation est la moins enviable. Pour agir dans le sens voulu par la communauté scientifique de son propre pays, Boris Johnson, qui pour le moment n’y est guère porté, sera obligé de s’appuyer non pas sur sa majorité, trop divisée sur la question, mais sur les voix de l’opposition, ce qui est tout de même un comble. On le voit donc, pour fait d’Omicron, l’Occident s’attend au pire, c’est-à-dire à devoir revenir aux restrictions les plus sévères, dont la fermeture de l’économie, comme lors des vagues précédentes. On ne peut qu’être frappé par le contraste qu’il y a entre la situation épidémique en Afrique du Sud, où Omicron est apparu à la mi-novembre, et où il s’est propagé comme une traînée de feu, encore que ce ne soit pas de façon uniforme dans tout le pays, mais où il s’est rapidement mis à reculer, et celle qu’on voit pour l’heure en Europe, pourtant causée par le même Omicron. Là où celui-ci a pris le dessus sur Delta, les chiffres sont notablement meilleurs. Il est plus transmissible que Delta mais moins virulent que lui, du moins les spécialistes sud-africains donnent-ils le sentiment de s’accorder sur ce point. Ce dont tout le monde n’a pas manqué de se féliciter bien sûr. Ce qui est vrai en Afrique du Sud devrait l’être partout dans le monde, y compris en Grande-Bretagne. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant de s’apercevoir que la décrue constatée en Afrique du Sud ne s’affirme pas ni en Grande-Bretagne ni nulle part ailleurs en Occident, encore que le tableau d’ensemble soit contrasté. Dans le continent africain, un seul décès est à mettre sur le compte d’Omicron, et c’est en Afrique du Sud qu’il est advenu. En Algérie, à ce jour un seul cas a été enregistré. Chez nous, comme ailleurs en Afrique, c’est Delta qui continue de se répandre et de tuer.

 

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