Le marché des fruits et légumes ne connaît toujours pas de baisse de la «température». Pis, dans différents marchés de la capitale, les prix poursuivent leur envol, au grand dam des consommateurs qui s’interrogent jusqu’où cette flambée ira.
En effet, la mercuriale connaît, depuis quelques jours, une hausse affolante. Sans répit pour la bourse des faibles revenus, les coûts des principaux produits agricoles restent élevés et le maintien de cette flambée s’explique difficilement. Ceux qui ont fait leur marché récemment ont certainement ressenti cette hausse. Rencontrées, des ménagères n’ont pas été avares en mots pour évoquer la fièvre des prix des légumes qui a tendance à s’inscrire dans la durée. Sur les étals, le constat est sans appel.
Il faut payer le prix fort pour acheter des légumes. Il est clair, pour tous les citoyens, que le diktat des intermédiaires reste de mise. Un diktat qui persiste tout au long mais qui tend à devenir encore plus étouffant. Les arguments avancés par les vendeurs sont les prix élevés à l’achat chez les grossistes en cette période de l’année. Ce sont, en fait, les pluies récentes qui sont derrière la rareté de certains légumes et fruits. La loi de l’offre et la demande fait le reste. Au final, c’est le consommateur confronté à cette hausse qui doit gérer afin de ne pas trop esquinter sa bourse. Les tarifs des produits agricoles affichés sur les étals hier donnent froid dans le dos. Une tournée à travers les marchés renseigne suffisamment sur l’état d’esprit des consommateurs. Sans surprise, les Algériens sont réellement inquiets, voire désemparés. Les prix sont vraiment hors de portée de la bourse moyenne. Ainsi, la pomme de terre a été cédée hier jusqu’à 120 DA le kilo dans la majorité des marchés et rares étaient les marchands qui la proposaient à 100 ou 95 DA.
Ce tubercule, réputé comme légume des pauvres, est désormais inaccessible pour les petites bourses. Quant à la tomate, elle ne descendait pas sous la barre des 200 DA/kg et la laitue était cédée à 110 DA.
Les navets et la carotte étaient vendues entre 90 et 100 DA/kg. La même fourchette de prix était maintenue du côté des marchands ambulants. Leurs prix ne différaient pas de ceux affichés sur les ardoises exposées dans les marchés. L’oignon, incontournable légume pour les ménagères, était proposé à 50 DA/kg. Les haricots verts à 220 DA, les poivrons entre 140 et 160 DA et les courgettes à 170 DA. Pour ce qui est des fruits de saison, il faut dire que cette année le marché enregistre une large disponibilité mais les prix restent élevés et hors de portée pour la majorité des ménages. Ainsi, la banane était cédée entre 300 et 350 DA le kg, les oranges entre 220 DA et 250 DA, les mandarines entre 140 DA et 200 DA.
Instructions pour la prise en charge des préoccupations du Conseil national de la filière maraîchère
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a donné des instructions aux directeurs centraux de son secteur à l’effet de prendre en charge toutes les préoccupations du Conseil national interprofessionnel de la filière maraîchère. Le ministre a reçu les membres du Conseil national interprofessionnel de la filière maraîchère avec lesquels il a passé en revue les acquis de cette filière qui a franchi de grands pas ces dernières années, notamment l’autosuffisance en la matière, a indiqué un communiqué du ministère, ajoutant que le ministre a enjoint à ces cadres centraux de prendre en charge les préoccupations du Conseil. Plusieurs questions ont été abordées lors de cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre des réunions tenues avec les différents acteurs et partenaires du secteur, notamment «la flambée des prix des intrants agricoles et les pesticides ainsi que la disponibilité des semences et bien d’autres questions soulevées par les professionnels du secteur», a précisé le communiqué. Par ailleurs, le ministre a donné des instructions, lors d’une séance de travail avec les membres du Conseil national interprofessionnel de la filière pomme de terre, à l’effet de prendre «les mesures nécessaires pour garantir la disponibilité des intrants, y compris les engrais et les semences, permettant ainsi aux producteurs d’entamer la saison des semailles dans de bonnes conditions», a mis en avant le ministère de l’Agriculture dans son document, rappelant que le ministre a instruit également d’«accompagner les agriculteurs et les professionnels de la filière en termes d’approvisionnement des marchés nationaux». Dans ce sillage, M. Henni a appelé l’ensemble des acteurs de la filière pomme de terre à «s’organiser pour augmenter la production et la productivité, notamment en ce qui concerne les semences ou le produit destiné à la consommation, outre l’amélioration du régime de régulation de cette filière», a conclu le communiqué.
Meriem Benchaouia