L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, désignés sous le nom Opep+, ont décidé hier lors de leur 25ème réunion ministérielle, d’augmenter la production pétrolière totale de l’alliance de 400.000 barils/jour en mars prochain. Les 23 pays de l’Opep+ ont opté ainsi pour le maintien de leur plan d’augmentation mensuelle de la production de 400.000 barils/jour, décidé en juillet 2021. Quelques heures avant cette réunion, les prix du pétrole repartaient hier en hausse. En début de matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait 0,28% à 89,42 dollars. A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars augmentait de 0,40% à 88,55 dollars. Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé hier dans un marché prudent et attentiste. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a abandonné 0,11%, pour finir à 89,16 dollars. A New York, le contrat sur le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en mars, a clôturé quasiment à l’équilibre (+0,05%) à 88,20 dollars. Le marché est aussi fragilisé par les fortes tensions géopolitiques en cours. Les tensions entre la Russie et les Occidentaux, sous la menace d’une invasion de l’Ukraine, n’ont pas connu d’avancée notable ces derniers jours. Selon un responsable américain, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov n’a fourni hier «aucune indication» d’une volonté de désescalade imminente à la frontière ukrainienne, lors de son appel avec son homologue américain Antony Blinken. Une invasion de l’Ukraine par la Russie entraînerait des sanctions occidentales, et réduirait encore les quantités de pétrole disponibles au niveau mondial. Au Moyen-Orient, les Emirats arabes unis ont intercepté lundi un missile balistique lancé par les rebelles Houthis, les hostilités régionales liées à la guerre au Yémen franchissant un cran. Depuis juillet, l’Opep+ s’est tenu à son calendrier d’une hausse mensuelle de 400.000 barils par jour avec l’objectif de retrouver le niveau de production d’avant la pandémie d’ici septembre prochain. «Je ne pense pas qu’il faille attendre de l’Opep autre chose que la poursuite de cette hausse, mois après mois», a anticipé Matt Smith. Selon des documents d’un comité technique de l’organisation, consultés par l’agence S&P Global Platts, ceux des pays qui se sont engagés sur des quantités données ont manqué leur objectif de 832.000 barils/jour au total en décembre. En janvier, selon un sondage effectué par l’agence Bloomberg, les pays membres de l’Opep n’ont accru leurs volumes que de 50.000 barils/jour, et leurs alliés de l’Opep+, de 160.000 barils/jour, soit, au total, à peine plus de la moitié de l’objectif de 400.000 supplémentaires. L’autre événement attendu hier viendra de la publication de l’état des stocks américains de pétrole par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Selon un consensus établis par Bloomberg, les analystes s’attendent à une hausse de 1,8 million de barils des réserves commerciales de brut. Matt Smith s’attend à un rapport «sans nouveauté», ce qui explique que «le marché ne veuille pas faire de grand mouvement préalable». Dans son dernier rapport, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu hier ses prévisions de hausse de la demande mondiale de brut pour cette année, la jugeant «robuste» sur fond de reprise économique, en dépit des risques liés à l’évolution de la pandémie du Covid-19. Sa prévision de la demande a ainsi été maintenue pour 2022, avec un rebond attendu de 4,2 millions de barils/jour (mb/j) pour attein-dre 100,8 millions, a indiqué l’Opep.
Meriem Benchaouia