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mercredi 22 mars 2023

La guerre à trois dimensions

Bien que la guerre en Ukraine ne fasse que commencer, on peut néanmoins se rendre compte qu’elle n’est pas du genre à s’éterniser, si important est le déséquilibre des forces en présence. La Russie n’est peut-être pas une puissance économique de premier plan, mais qu’en revanche elle soit une grande puissance militaire, peut-être même la première de toutes,  le rapide, le sûr déploiement de ses forces en Ukraine,  si bien qu’elles sont déjà aux portes de Kiev, la précision de ses préliminaires, réels et virtuels, ne laissent aucun doute à cet égard. Pour la première fois dans l’histoire de la guerre, on ne sait si telle cible a été atteinte par un tir au sens ordinaire du mot, ou par une cyberattaque, dont le propre est de paralyser non de détruire. Les Occidentaux en sont déjà à se demander comment le prendre si leurs systèmes informatiques s’en trouvent impactés, comme une balle perdue venue d’Ukraine, à ce titre  n’appelant pas de riposte, ou plutôt comme un acte de guerre auquel il faudrait songer à apporter une réponse adaptée. On savait d’avance que l’armée ukrainienne ne résisterait pas longtemps à l’armée russe. Pour autant, on ne s’attendait pas à ce qu’elle reste comme pétrifiée,  subjuguée devant elle, presque incapable de rien. Les Installations nucléaires de Tchernobyl sont tombées quelques heures à peine après  le début des opérations militaires. On se demande même s’il y a effusion de sang en l’occurrence,  si leurs défenseurs ne les ont pas purement et simplement livrées aux assaillants. Dans un pays coupé en deux, une moitié de la population regardant vers la Russie, et l’autre vers l’Occident, bien des batailles n’auront pas lieu, bien des positions ne seront pas défendues. L’appel du président russe aux soldats ukrainiens de déposer les armes sera  entendu par une bonne partie d’entre eux. Cette guerre se mène sur trois fronts : dans le réel, dans le cyber, et dans le symbolique, c’est-à-dire la dimension culturelle et identitaire. Pour tout cela précisément, il n’y a de victoire véritable pour la Russie que si son armée se montre aussi avare de sang ukrainien que de sang russe, que si le bain de sang prédit par les Américains n’a pas lieu. A en juger par les deux premiers jours de cette guerre, qui ont vu la prise de Tchernobyl et l’arrivée des premières unités devant Kiev, la bataille décisive commence déjà. Si la capitale est prise, si le centre nerveux est mis hors fonction, plus de gouvernement et plus d’état-major, et partant plus d’armée sur le pied de guerre. Nul besoin alors de prendre ville après ville, région après région. Un signe qui ne trompera pas annonçant que cela arrive, c’est lorsque Volodymyr Zelensky disparaitra des écrans, où pour le moment il revient régulièrement demander à son peuple de rester ferme, même s’il est lâché par ses alliés. Le problème avec ce président, c’est qu’on ne sait pas quand il joue et quand il ne joue pas. Il a si souvent pratiqué la comédie qu’il donne souvent  le sentiment de la confondre avec la réalité. Il s’est dit être la première cible des Russes, la deuxième étant sa famille.  Des paroles qui pourraient bien annoncer un départ précipité, aussi bien que  par la même occasion la fin des hostilités. Un scénario qui conviendrait aux Russes en même temps peut-être qu’à une majorité d’Ukrainiens.

 

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