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dimanche 4 juin 2023

La contrainte au besoin, pour éviter la perte de contrôle

S’ils n’empêchent pas toujours l’infection ni la réinfection, les vaccins anti-Covid réduisent néanmoins de façon particulièrement significative les formes graves de la maladie, tout en ralentissant considérablement sa transmission. La preuve en est donnée par les pays où la vaccination est la plus avancée, dont la Grande-Bretagne, où malgré le nombre à nouveau élevé des contaminations quotidiennes, une trentaine de milliers par jour, celui des décès se situe pour l’heure en dessous de la trentaine, un chiffre sans commune mesure avec celui qui avait cours avant la campagne de vaccination. On observe la même décorrélation entre les deux chiffres aux Etats-Unis, également dans tous les pays où la vaccination s’est déjà étendue à la plus grande partie de la population. C’est grâce à elle que des pays voisins comme la France, l’Espagne et l’Italie enregistrent aujourd’hui un nombre de décès quotidien du même ordre qu’en Algérie, et parfois même inférieur à lui, alors que chez nous il se situait avant-hier à 15, ce qui n’est pas habituel. Chez nous d’ailleurs, le plus dur est peut-être devant nous, étant donné que le variant delta, le plus rapidement à se transmettre, n’a pas encore pris le pas sur le variant alpha, lui-même plus contaminant que celui ou ceux l’ayant précédé.

En France, l’arrivée d’une quatrième vague tendant à se préciser, les autorités se sont décidées avant-hier pour une vaccination obligatoire qui ne dit pas son nom. Il a suffi que le président français fasse cette annonce pour qu’il y ait une véritable ruée sur les centres de vaccination. Ce qui montre bien que c’est l’hésitation des gouvernants qui pour une bonne part entretient la réticence d’une proportion importante de la population à la vaccination. On peut se permettre en France, et ailleurs en Occident, de contraindre les gens à se faire vacciner, car le risque est faible de se trouver ensuite à court de doses de vaccins. Ce n’est pas le cas dans nos pays où l’application de la même mesure butera rapidement contre un obstacle majeur, qui est la pénurie de vaccins. Il n’en reste pas moins que cette mesure serait tout indiquée chez nous si nous parvenions plus tard à disposer de suffisamment de vaccins pour les administrer à tous ceux qui se verraient dans l’obligation de les prendre. Aujourd’hui, partout dans le monde, le choix n’est plus entre le confinement et la propagation du virus, mais entre la vaccination et une propagation pouvant conduire à la perte de contrôle. Pour nous, c’est aujourd’hui le bon moment pour intensifier la campagne de vaccination, le variant delta n’ayant pas encore prévalu. Il y a là un défi à relever, une course contre la montre qu’il est possible de remporter contre lui, d’autant que la situation épidémique ne s’est pas fortement détériorée, comme c’est malheureusement le cas en Tunisie. A moins de mille nouveaux cas confirmés, et plus d’une dizaine de décès par jour, nous pouvons nous estimer encore relativement épargnés. Il nous est certes déjà arrivé de dépasser ce niveau de mille nouveaux cas par jour, seulement c’est avec un durcissement des mesures de confinement qu’il a été possible d’y remédier. Une solution difficilement envisageable aujourd’hui. En tout état de cause, s’il faut malgré tout s’y résoudre, ce ne devrait pas être avant d’avoir rétabli les mesures barrières, l’interdiction des fêtes familiales, sans doute le principal vecteur de la propagation de la maladie dans le pays, celui des rassemblements, et le port du masque, toutes précautions oubliées depuis un certain temps déjà.

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