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vendredi 29 mars 2024

La campagne électorale pour les législatives prend fin : Dernière escale avant le verdict de l’urne

La campagne électorale pour les législatives de samedi prochain prend fin aujourd’hui. A partir de demain, ce sera le silence électoral qui précédera l’épreuve des urnes. Les candidats partisans et indépendants auront sillonné le pays en quête de voix.

Par Aomar Fekrache

Cette élection, sans quota ni argent sale, s’annonce ouverte à toutes les éventualités. La forte présence de candidats indépendants risque de damer le pion à des formations politiques ayant l’habitude de participer à des joutes électorales. L’accès au siège de l’APN ne sera pas de tout repos, d’autant que les nouvelles règles du jeu mettent toutes les listes sur la même ligne de départ. Les candidats indépendants, malgré leur peu d’expérience politique, ont animé une campagne électorale axée sur des actions de proximité. Outre l’avantage des réseaux sociaux pour se faire connaître, ces candidats, des jeunes pour la plupart, ont parfois recouru au porte à porte pour gagner la sympathie et l’approbation des populations, notamment dans les zones reculées du pays. Du côté des partis politiques, la campagne électorale a été animée par des leaders qui ont tenté à travers des meetings notamment, de faire la promotion des programmes élaborés et les qualités des candidats enrôlés. Entre arguments politiques liés à la conjoncture que traverse le pays et des engagements pour améliorer le cadre de vie des populations, les prétendants à la chambre basse du Parlement ont dû rester réalistes et faire preuve de sincérité devant des citoyens, plutôt avertis et qui ne croient plus à des promesses sans fondements. Des déclarations des uns et des autres, l’on note par ailleurs une volonté de rebondir ou de s’imposer. Des partis tels que le FLN, le MSP et le mouvement El Bina, croient dur comme fer en leurs chances de rafler la mise. D’autres ont soutenu, 20 jours durant, que la prochaine Assemblée sera composée d’une mosaïque politique et c’est le jeu des alliances qui tranchera sur la majorité. Mais de l’avis des observateurs, l’on ne peut prévoir une tendance, surtout que le paysage politique national est appelé à connaître des changements, à la faveur de la nouvelle loi électorale et des profils des candidats en course pour la députation.
En fait, selon le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, le nombre de jeunes candidats à cette élection est de 13 009, dont 5 743 femmes, alors que le nombre de candidats de niveau universitaire atteint 19 942, soit 74 % de l’ensemble des candidats. A cela il faut ajouter un fait inédit, à savoir que sur les 1 483 listes de candidats en course, il y a plus de listes d’indépendants (837) que de listes présentées par des partis politiques (646), ce qui dénote, selon des observateurs, la volonté de la société civile de jouer un rôle plus actif au sein des institutions. Si les programmes politiques et les approches pour trouver des solutions aux problèmes que connaît le citoyen diffèrent d’un candidat à un autre, il est toutefois à affirmer que tous partagent un point en commun. Celui d’avoir insisté pour une forte participation à ces élections législatives, allant jusqu’à mettre en garde et expliquer les risques que fait peser l’abstention sur le pays. Les prétendants au siège de député ont également insisté durant la campagne électorale sur la nécessité de faire le bon choix le jour du vote. Le niveau d’instruction et le parcours professionnel des candidats a été d’ailleurs mis en avant sur les affiches électorales murales ou sur les réseaux sociaux. Si pour certains l’expérience politique vaut son pesant d’or pour mieux représenter la population à l’APN, d’autres soutiennent plutôt que voter pour des candidats diplômés, même novices en politique, est plus salvateur. Tout compte fait, la prochaine législature est un véritable test de vérité pour les représentants du peuple, appelés à être à la hauteur pour regagner la confiance d’une population que les anciennes pratiques ont fait fuir de la chose politique. Il est à rappeler que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé en février dernier la dissolution de l’APN et l’organisation d’élections législatives anticipées, indiquant qu’un changement profond du gouvernement interviendra «en fonction de l’issue de cette échéance».
A. F.

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