Les élections législatives françaises se tiendront dans trois semaines et du côté du parti présidentiel les candidats au passif douteux embarrassent. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux ont décidé de se retirer cette semaine après avoir fait face à de fâcheuses polémiques. L’ex-député de droite Thierry Solère qui avait rejoint le camp macroniste en 2017 et qui était candidat aux législatives dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine alors qu’il avait été investi par la majorité actuelle a annoncé cette semaine qu’il renonçait à se présenter après que plusieurs médias et opposants aient mis en avant sa mise en examen pour 13 chefs d’accusation. « Après dix années au Parlement, il est désormais temps pour moi de poursuivre cet engagement politique sous une forme nouvelle. Je le ferai en soutenant l’action du président de la République et continuerai naturellement à l’accompagner politiquement », écrivait dans un tweet le conseiller d’Emmanuel Macron, au jour de la clôture du dépôt des candidatures en préfecture. Membre de longue date de la droite, organisateur en 2016 de la primaire remportée par François Fillon, Thierry Solère s’est ensuite rapidement fondu dans la macronie, jusqu’à devenir un très proche conseiller du chef de l’État. Mais il est sous le coup d’une information judiciaire ouverte à Nanterre en 2019, où il est mis en examen pour 13 chefs d’accusation, dont « fraude fiscale », « emploi fictif » et « financement illicite de dépenses électorales ». Mais cette candidature n’est pas la seule à avoir surpris. Celle de Jérôme Peyrat, condamné en 2020 pour violence conjugale, candidat de la majorité présidentielle pour les élections législatives dans la quatrième circonscription de Dordogne, a aussi suscité la colère de l’opposition. Pourtant, le délégué général de Renaissance (anciennement La République en Marche, LREM) Stanislas Guerini n’a pas hésité à prendre la semaine dernière la défense de Jérôme Peyrat. « C’est un honnête homme, je ne crois pas qu’il soit capable de violences sur les femmes », a ainsi estimé Stanislas Guerini. « Si j’avais la conviction ou même le soupçon qu’on a affaire à quelqu’un qui puisse être violent et coupable de violences sur les femmes, jamais je n’aurais accepté cette investiture-là », a-t-il assuré. Guerini a déclaré qu’il avait « pris du temps pour lire les attendus (du jugement), pour comprendre, pour savoir si au fond, on pouvait avoir quelqu’un qui pouvait être capable de violences volontaires, je crois et j’en suis même infiniment convaincu que ça n’a pas été le cas ». Guerini a par ailleurs assuré qu’il souhaitait « ne jamais donner l’impression qu’on pourrait empêcher la libération de la parole des femmes, qu’on pourrait empêcher la judiciarisation des affaires quand il y a des violences intraconjugales » mais qu’il fallait « regarder les choses dans leur complexité ». Des propos qui ont tout de suite choqué jusque dans les rangs macroniste poussant le délégué général de Renaissance à publier un communiqué dans lequel il fait son mea culpa. Dans la foulée Jérôme Peyrat retire discrètement sa candidature. Pourtant, une dizaine d’autres candidatures posent problèmes et embarrassent encore la macronie bien qu’aujourd’hui aucun de ces candidats n’ait décidé de se retirer. À n’en pas douter l’opposition saura user à bonne escient de ses candidatures controversées pour mettre en lumières les lacunes et contradictions de Renaissance qui tout en prônant l’exemplarité n’hésite pas à investir des personnes ayant des démêlés avec la justice. Toutefois, les autres familles politiques ne sont pas en reste et présentent également des candidatures de personnalités au passif douteux qui éclatent au grand jour et qui mettent à mal une campagne législative déjà poussive.