Malgré les pas importants franchis en matière de prise en charge des personnes handicapées, l’Algérie continuera à consentir davantage d’efforts pour promouvoir les droits des personnes aux besoins spécifiques dans les divers domaines.
Par Thinhinane Khouchi
«Les efforts fournis ont donné de nombreux résultats, dont la prise en charge psychopédagogique de concert avec le secteur de l’Education nationale, permettant la création de 239 établissements d’éducation spécialisés, outre l’association des personnes aux besoins spécifiques dans la vie économique au travers l’octroi de 1 500 microcrédits depuis 2020», a indiqué la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouter Krikou. Lors de la célébration de la Journée internationale des personnes handicapées, la ministre a affirmé que son secteur poursuit ses efforts pour offrir de plus grandes facilités aux personnes aux besoins spécifiques dans le cadre de la solidarité gouvernementale, en coordination avec les divers secteurs et instances de promotion des droits des handicapés. Elle a estimé que l’intérêt manifesté par son secteur aux personnes aux besoins spécifiques repose sur «un travail horizontal impliquant les divers secteurs dans une démarche complémentaire qui a pour objectif de trouver les moyens adéquats d’insertion de cette catégorie au sein de la société». Pour Kaouter Krikou, les efforts fournis ont donné de nombreux résultats. La stratégie du secteur, a ajouté la ministre, vise à encourager et soutenir les initiatives des personnes aux besoins spécifiques à l’auto-travail et la création de micro-activités mettant en valeur leurs talents et leurs efforts. Par ailleurs, lors de cette journée, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a salué et soutenu les efforts déployés par l’Etat en faveur des personnes handicapées, soulignant que l’Algérie «a franchi des pas importants pour garantir leur bien-être, leur autonomisation, et le développement de leurs compétences, tout en leur assurant le soutien psychologique». Le Conseil a rappelé, en outre, les différents mécanismes mis en place par l’Etat, notamment l’action des secteurs concernés en coordination avec la société civile. Dans ce sillage, le CNDH a affirmé «demeurer un partenaire concerné par l’élaboration des politiques publiques susceptibles de répondre aux défis auxquels sont confrontées les personnes handicapées, en contribuant aux côtés des différents secteurs, des instances, des institutions étatiques concernées et de la société civile», à l’insertion des handicapés, notamment en ce qui concerne la facilitation de leur accès au monde de l’emploi. Pour ce faire, ajoute la même source, «le CNDH inscrira, au titre de son plan stratégique national des droits de l’homme (2023-2025), une action systématique participative qui permettra de réaliser un saut qualitatif en termes d’insertion des personnes handicapées en milieu professionnel». Par ailleurs, selon un nouveau rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le risque de décès prématuré et de maladie est plus élevé pour de nombreuses personnes en situation de handicap que pour d’autres personnes dans la société. Le Rapport mondial sur l’équité en santé pour les personnes handicapées (Global report on health equity for persons with disabilities) montre qu’en raison d’inégalités systémiques et persistantes en matière de santé, de nombreuses personnes handicapées courent le risque de mourir beaucoup plus tôt, jusqu’à 20 ans plus tôt, que les personnes qui n’ont aucun handicap.
Des activités à l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées
A l’occasion de cette Journée internationale des handicapés, plusieurs activités ont été organisées au niveau national. En effet, un lot de matériel adapté a été distribué avant-hier à Tizi-Ouzou par les autorités locales à des personnes aux besoins spécifiques. Il s’agit de 2 poussettes, 2 fauteuils roulants électriques, 1 fauteuil simple, 10 fauteuils roulants juniors simples et 1 matelas anti-escarres remis aux bénéficiaires lors d’une cérémonie organisée à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Par ailleurs, au niveau de la wilaya d’El Bayadh, quatre nouvelles classes ont été ouvertes dernièrement pour les enfants aux besoins spécifiques intégrés en milieu scolaire, a indiqué le directeur local de l’action sociale et de solidarité, Salah Chouf. Ces nouvelles classes sont situées dans les communes de Brizina, Chellala, El Bayadh et Sidi Taïfour, portant à 24 le nombre de classes des trois paliers que compte la wilaya. Ces structures accueillent quelque 130 élèves aux déficiences mentales légères et des sourds-muets. En outre, une application de traduction en temps réel de la langue des signes destinée aux handicapés auditifs a été présentée samedi à Ouargla. Cette application d’intelligence artificielle permettra de faciliter les conversations avec les handicapés auditifs au niveau des administrations et lieux publics notamment, tout en assurant une traduction automatique de la langue des signes en temps réel, selon les explications fournies par ses concepteurs-développeurs, à savoir Mohamed Ryad Ouargli et Mohamed Rached Mimouni, étudiants à l’université Kasdi- Merbah de Ouargla. Les concepteurs de cette application se sont appuyés sur le dictionnaire algérien de la langue des signes dans la conception de leur programme qui repose sur l’utilisation de smartphones ou tablettes pour la traduction en temps réel de la langue visio-gestuelle désirée. Le wali, Mustapha Aghamir, a, à cette occasion, donné le coup d’envoi d’une session de formation sur la langue des signes, placée sous le slogan «Tu peux m’entendre maintenant».
T. K.