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vendredi 19 avril 2024

Joe Biden l’emporte largement… dans les sondages

A moins de trois semaines maintenant de la présidentielle américaine, les sondages sont de plus en plus à l’avantage du candidat démocrate Joe Biden, lesquels lui donnent une avance nettement supérieure à celle de Hillary Clinton sur le même Donald Trump en 2016, dans la même dernière ligne droite. L’avance de Clinton était estimée à 10 points, celle de Biden l’est à 16 points. Si les sondages ne s’étaient pas trompés il y a quatre ans, la messe serait dite aujourd’hui. Or ils se sont trompés sur l’issue finale du scrutin, bien qu’ils aient vu juste sur ce qu’aux Etats-Unis on appelle le vote populaire, c’est-à-dire le nombre de voix obtenues par chacun des candidats. Si le mode de scrutin était direct, Clinton aurait été élue. Mais il ne l’est pas, fédéralisme oblige. Les électeurs américains votent au niveau de chaque Etat sur de grands électeurs, à qui il revient ensuite de reporter leurs voix sur l’un ou l’autre candidat. Chaque Etat dispose d’un certain nombre de grands électeurs, dont toutes les voix vont au candidat ayant obtenu le plus grand nombre de voix. L’élection est donc avant tout une affaire locale. On sait par avance comment voteront la plupart des Etats, sachant qu’ils sont soit de tradition républicaine soit de tradition démocrate. Ce sont donc les Etats qui ont voté différemment d’une échéance à l’autre qui au bout du compte trancheront le débat.

Dans l’optique de la prochaine présidentielle, les Swing States, comme ils sont appelés, sont moins d’une dizaine, parmi eux deux grands Etats, le Texas et la Floride, dont les choix pour cela seront sans doute décisifs. Dans les jours suivant le 3 novembre, tous les regards seront tournés vers eux. Ce mode de scrutin indirect relativise beaucoup les pronostics susceptibles d’être faits sur la base des sondages, ceux qui sont déjà faits comme ceux qui ne le sont pas encore, car ils sont conduits sur la base du principe d’un électeur une voix. Les sondeurs interrogent les électeurs, non pas les Etats, qui pourtant se prononcent en dernier ressort. Cela seul explique que bien que distancé de 10 points en 2016, Donald Trump avait néanmoins été élu ; qui plus est, face à une super-favorite. De sorte que les jeux ne sont jamais faits par avance avec ce mode de scrutin. Cela est d’autant plus vrai dans un pays aussi divisé que le sont aujourd’hui les Etats-Unis. De sorte que même avec une avance équivalant à près du double de celle dont avait bénéficié la candidate démocrate en 2016, Joe Biden n’est pas assuré à cent pour cent de l’emporter sur le président sortant. Il l’est d’autant moins que le dépouillement se fera en plusieurs étapes, et s’étalera de ce fait sur plusieurs jours. Il n’en reste pas moins que l’étape principale, c’est la soirée électorale, qui elle débute dès la fermeture des bureaux de vote. Or tout tend à montrer que ce n’est pas elle qui tournera à l’avantage de Joe Biden. C’est que dans le nombre des électeurs qui prendront le risque d’être contaminés par le Covid-19 en se rendant personnellement aux urnes, il s’en trouvera plus qui auront voté pour son rival que pour lui. Or l’approche de l’échéance, loin d’affaiblir ce scénario le renforce au contraire. En toute logique, les démocrates auraient dû chercher à empêcher sa réalisation en incitant leurs électeurs à faire comme ceux de Trump : à prendre leur courage à deux mains et à se rendre aux urnes. Le fait qu’ils n’en font rien a pour conséquence d’entretenir chez leurs adversaires le doute sur l’intégrité du scrutin.

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