La confiance des grandes firmes industrielles japonaises a reculé pour le cinquième trimestre d’affilée, selon le baromètre Tankan publié hier par la Banque du Japon (BoJ), en-deçà des prévisions des économistes, reflétant les craintes d’un ralentissement économique mondial. L’indice s’est établi à +1 pour les grandes entreprises manufacturières (contre +7 lors du précédent Tankan publié mi-décembre), au plus bas depuis décembre 2020. Les économistes du consensus de l’agence Bloomberg avaient tablé sur +6 points. «Cette situation est due à l’incertitude qui règne sur le marché américain, et qui entraîne un renforcement du yen et un affaiblissement du dollar, avec un impact négatif sur les exportations japonaises», a commenté l’économiste Hiroyuki Ueno dans une note de Sumitomo Mitsui Trust Asset Management, publiée en amont de l’indicateur. La confiance des grandes entreprises dans les services a en revanche de nouveau progressé, à +20 contre +19 au trimestre précédent. Ce secteur continue à bénéficier notamment de l’afflux de touristes étrangers depuis la réouverture totale en octobre dernier des frontières nippones. «Les services devraient également bénéficier d’une baisse attendue des prix de l’énergie grâce aux subventions du gouvernement», selon M. Ueno. Par ailleurs, les augmentations de salaires déjà perceptibles dans l’archipel, qui devraient se poursuivre et encourager la consommation, «ont déjà renforcé la confiance des entreprises du secteur», a souligné l’économiste. Les négociations salariales annuelles entre les syndicats et le patronat japonais ont en effet abouti à une hausse des salaires de 3,8 % en moyenne dans les grandes entreprises, un record depuis 30 ans, selon des résultats préliminaires dévoilés mi-mars par la confédération syndicale Rengo.
Tous secteurs et toutes tailles d’entreprise confondus, l’indice Tankan a reculé à +5 points, contre +6 points auparavant. Les différents indices trimestriels Tankan (il en existe un pour chaque grande catégorie d’entreprises) mesurent la différence entre le pourcentage de sociétés estimant que la conjoncture actuelle est favorable et celles pensant le contraire. Un niveau positif signifie que les opinions optimistes sont majoritaires. Quelque 9 200 entreprises ont été sondées par la BoJ, toutes tailles et secteurs d’activité confondus, pour sa dernière enquête Tankan menée de fin février à fin mars.
La Bourse de Tokyo en hausse derrière Wall Street
La Bourse de Tokyo était en progression hier dans la matinée, au diapason de Wall Street qui a clôturé dans le vert vendredi face à l’apaisement des inquiétudes sur le secteur bancaire et l’inflation modérée en février aux Etats-Unis. Vers 01h10 GMT, l’indice vedette Nikkei gagnait 0,47 % à 28 174,54 points, et l’indice élargi Topix progressait de 0,52 % à 2 013,90 points. L’inflation a ralenti au mois de février aux Etats-Unis, aussi bien sur un an que sur un mois, selon l’indice PCE publié vendredi, un indicateur privilégié par la Réserve fédérale américaine (Fed), dissipant ainsi les craintes de hausses prolongées de taux d’intérêt de sa part. Du côté des devises et du pétrole, le yen refluait légèrement par rapport au dollar, qui valait 132,94 yens vers 01h10 GMT contre 132,86 yens vendredi à 21h00 GMT. La devise japonaise s’appréciait face à l’euro, qui se négociait pour 143,73 yens contre 144,01 yens en fin de semaine dernière. Un euro s’échangeait pour 1,0811 dollar contre 1,0839 dollar vendredi. Les cours du pétrole bondissaient après l’annonce, dimanche, de plusieurs producteurs de pétrole d’une réduction dès mai de leur production : le prix du baril de WTI américain grimpait de 5,74 % à 80,01 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord de 5,67 % à 84,42 dollars.
Fatah N.
