L’Italie a enregistré une chute de son Produit intérieur brut de 8,9 % en 2020, sous l’effet du choc économique provoqué par la pandémie de Covid-19, selon une première estimation publiée hier par l’Institut national des statistiques (Istat).
Ce plongeon est moins prononcé que celui prévu par la Banque d’Italie et le Fonds monétaire international (FMI), qui tablaient sur une chute de 9,2 %. Le gouvernement italien s’attendait, lui, à une baisse du PIB de 9 %.
La péninsule affiche néanmoins une des pires chutes du PIB de la zone euro, derrière l’Espagne dont l’économie s’est effondrée de 11 % en 2020.
La France a vu son PIB plonger de
8,3 % en 2020 et l’Allemagne de 5 %.
Pour relancer l’économie, le gouvernement table sur un plan de plus de 200 milliards d’euros financé par l’Union européenne, mais la crise politique qui perdure fait peser des doutes sur la capacité du pays à le mettre en œuvre.
Au quatrième trimestre, le PIB italien a reculé de 2 % par rapport au précédent, selon l’Istat. Là encore, la chute est moins importante que prévu par la Banque d’Italie, qui avait pronostiqué un recul de 3,5 %.
Le PIB italien a rebondi de 16 % au troisième trimestre, selon un chiffre révisé à la hausse par l’Institut, après l’assouplissement des mesures de restriction prises dans le cadre de la pandémie.
Premier pays touché par la pandémie en Europe, l’Italie avait imposé un strict confinement en mars et avril, paralysant une grande partie de son tissu économique. Les entreprises avaient recommencé progressivement à reprendre leurs activités fin avril. Mais la situation sanitaire s’était de nouveau dégradée en octobre, amenant les autorités à adopter de nouvelles mesures de restriction.
La troisième économie de la zone euro devrait connaître une croissance de 3,5 % cette année, d’après les estimations de la Banque d’Italie.
Le gouvernement s’était montré plus optimiste, en tablant sur une hausse de
6 % lors de ses dernières prévisions publiées en octobre.
Pour la Commission européenne, le PIB italien devrait progresser de 4,1 % en 2021, tandis que le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une hausse de 3 %.
A contre-courant de ses voisins européens, l’Italie a assoupli lundi les restrictions anti-Covid en vigueur dans la plupart de ses régions.
Etats-Unis : le PIB à son niveau pré-pandémique mi-2021
Le Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis devrait retrouver son niveau d’avant la pandémie dès mi-2021, mais il faudra attendre 2024 pour retrouver les niveaux d’emploi antérieurs à la crise, selon les projections actualisées des services du budget du Congrès (CBO) publiées lundi.
Fondant ses nouvelles prévisions sur le déploiement en cours du vaccin contre le Covid-19, le CBO souligne que «l’expansion économique amorcée à la mi-2020 se poursuivra» et que l’économie sera «plus forte qu’estimé en juillet».
Cette agence indépendante table sur une croissance du PIB de 4,6 % en 2021, de 2,9 % en 2022, de 2,2 % en 2023, puis de 2,3 % en moyenne en 2024 et 2025, et de 1,7 % par an en moyenne également sur la période 2026-2031.
Le PIB de la première économie mondiale s’est contracté de 3,5 % en 2020, sa plus forte baisse depuis 1946.
En revanche, le chômage mettra plus de temps à reculer, a indiqué le CBO. Et, il faudra attendre 2024 pour trouver le même nombre de personnes ayant un emploi qu’avant la pandémie.
Le CBO prévoit ainsi un taux de 5,7 % en 2021 après 8,1 % en 2020, 5 % en 2022, 4,7 % en 20 23, 4,2 % en 2024 et 2025, et 4,1 % à partir de 2026.
En février 2020, juste avant que l’économie américaine ne subisse un coup d’arrêt brutal, le taux de chômage était tombé à 3,5 %, son niveau le plus bas depuis 50 ans.
Celui de janvier doit être publié vendredi, mais il ne devrait pas avoir évolué par rapport à décembre, et rester à 6,7 %.
Le CBO souligne également qu’alors que de nombreuses personnes ont abandonné leurs recherches d’emploi – des femmes notamment, contraintes de rester à la maison faute d’écoles ouvertes –, il faudra attendre 2022 pour retrouver une main-d’œuvre au niveau de 2020.
Quant à l’inflation, elle ne devrait dépasser les 2 % – objectif fixé par la Banque centrale américaine, la Fed – qu’après 2023.
La Fed, qui a abaissé ses taux à zéro en mars à cause de la pandémie, ne devrait commencer à les relever que mi-2024, selon les services du budget du Congrès.
Les prévisions du CBO partent toutefois du principe qu’aucun plan d’aide supplémentaire ne sera accordé par le gouvernement fédéral.
Or l’administration Biden espère faire rapidement adopter au Congrès un plan d’urgence de 1 900 milliards de dollars, qui serait suivi d’un plan d’investissements.
Le Fonds monétaire international, dans ses dernières prévisions, anticipe une croissance de 5,1 % en 2021, avec 5 % de croissance supplémentaire sur trois ans (2021, 2022 et 2023) si le plan de relance est adopté.
Ali M.