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mercredi 29 mars 2023

Israël impose des mesures contre des «familles de terroristes»: Représailles sionistes à Jérusalem

Israël a mis sous scellés à Jérusalem-Est hier la maison familiale d’un Palestinien qui a tué sept personnes près d’une synagogue, dans le cadre de mesures annoncées par le gouvernement de Benjamin Netanyahu visant à révoquer certains droits des proches des assaillants.

Par Rosa C.

Après des attaques menées vendredi et samedi par deux Palestiniens de Jérusalem-Est, partie de la Ville sainte occupée et annexée par Israël, le gouvernement a annoncé notamment la révocation des droits à la sécurité sociale des «familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme».
Les mesures annoncées risquent de s’appliquer en premier lieu à des Palestiniens ayant la nationalité israélienne (Arabes israéliens, selon l’appellation israélienne) et des Palestiniens ayant le statut de résidents de Jérusalem-Est.
Le cabinet de sécurité, réuni dans la nuit, a aussi annoncé que la maison de Khayri Alqam, 21 ans, auteur de l’attaque ayant fait 7 morts vendredi qui a été abattu par la police israélienne, «serait mise sous scellés immédiatement avant sa démolition».
Hier matin, un correspondant de l’AFP a vu les forces israéliennes sur le toit du bâtiment dont les entrées ont été scellées alors que des Palestiniens récupéraient leurs affaires.
Pour Israël, les démolitions des maisons de Palestiniens accusés d’attaques anti-israéliennes meurtrières ont un effet dissuasif, mais les détracteurs de cette pratique la dénoncent comme relevant du châtiment collectif et affectant des familles qui se retrouvent à la rue.
Dani Shenhar, chef du département juridique de l’organisation israélienne de défense des droits humains HaMoke, a déclaré que la mise sous scellés de la maison en pleine nuit démontrait la «volonté de vengeance du gouvernement contre les familles». La mesure a été «prise au mépris total de l’État de droit», a-t-il déclaré, et HaMoked va protester auprès du procureur général.
Vendredi soir, un Palestinien de 21 ans a tiré sur des passants à proximité d’une synagogue dans le quartier de colonisation de Neve Yaacov, tuant sept personnes avant d’être abattu. Samedi matin, un Palestinien de 13 ans a blessé par balle deux Israéliens à Silwan, à deux pas des remparts de la Vieille Ville.
Aucune de ces deux attaques n’a été revendiquée.
Trois des victimes de la fusillade de Neve Yaacov ont été inhumées dans la nuit de samedi à hier selon des photographes de l’AFP : Asher Natan, un adolescent de 14 ans, ainsi qu’Eli et Natalie Mizrahi, un couple abattu alors qu’il cherchait à venir en aide aux premières victimes du tueur, selon le témoignage d’un voisin.
Ces nouvelles violences surviennent sur fond de brusque escalade après la mort jeudi de neuf Palestiniens dont des combattants et une sexagénaire, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Les forces israéliennes ont été placées en état d’alerte maximale, et l’armée a annoncé renforcer ses effectifs en Cisjordanie.
Une maison et un véhicule palestiniens dans le village de Turmus Ayya en Cisjordanie ont été incendiés pendant la nuit, une attaque que les habitants ont imputée aux colons israéliens. Contactées par l’AFP, les forces israéliennes n’ont pas commenté.
Hier matin, des gardes de sécurité israéliens ont tué un Palestinien à proximité d’une colonie en Cisjordanie occupée, a indiqué le ministère de la Santé palestinien, l’armée israélienne affirmant qu’il était armé.
Le cabinet de sécurité israélien a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. «Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre», a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite.Les appels à la retenue se sont multipliés en provenance de l’étranger et le secrétaire d’État américain Antony Blinken est attendu à Jérusalem et Ramallah aujourd’hui et demain pour évoquer des mesures en vue d’une désescalade.
L’Autorité palestinienne s’est abstenue de condamner les derniers attentats et jugé qu’Israël était «entièrement responsable de la dangereuse escalade».
Jeudi, neuf Palestiniens ont été tués dans un raid militaire israélien à Jénine en Cisjordanie, présenté par Israël comme une action préventive contre une cellule du groupe armé palestinien Jihad islamique.
La nuit suivante a été marquée par des tirs de roquettes depuis Ghaza vers Israël et des frappes israéliennes sur ce micro-territoire sans qu’aucune victime ne soit déplorée.
Le député israélien d’opposition Mickey Levy, a dit craindre que «ce qui est arrivé il y a 20 ans (soit en train de commencer) à se produire maintenant» dans une référence à la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien de 2000 à 2005.
A Tel-Aviv, quelques dizaines de milliers de personnes, beaucoup moins nombreux que les deux samedis précédents, ont manifesté contre le gouvernement et son projet contesté de réforme de la justice. Les manifestants ont marqué une minute de silence à la mémoire des victimes de Neve Yaacov.
R. C.

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