Malgré les appels à la vigilance et les campagnes de sensibilisation sur les risques liés à l’intoxication et à l’asphyxie au monoxyde de carbone, les services de la Protection civile recensent quotidiennement de nouvelles victimes.
Des familles entières sont retrouvées mortes dans leur logement, asphyxiées par le monoxyde de carbone émanant d’un chauffage. Ce sont des bilans tragiques et incompréhensibles, au moment où médecins, associations et Protection civile multiplient les appels à la vigilance. Du mois de janvier au mois de novembre, quatre-vingt-quinze personnes sont décédées suite à l’inhalation de monoxyde de carbone, et ce mois de décembre semble en route pour alourdir le bilan. Pour cause, les services de la Protection civile ont recensé plusieurs victimes du monoxyde de carbone depuis le début du mois en cours. Son récent bilan indique que trois membres d’une même famille, âgés de 35 ans, 32 ans et 4 ans, sont décédés mardi, asphyxiés par le monoxyde de carbone émanant d’un chauffage dans leur habitation située à la nouvelle ville Ali- Mendjeli, commune d’El Khroub, dans la wilaya de Constantine. Deux autres personnes ont été sauvées, a-t-on appris auprès de la direction locale de la Protection civile. La Protection civile a renouvelé dans un communiqué son appel aux citoyens à la vigilance et au respect des consignes de sécurité. Elle a rappelé que le monoxyde de carbone était un «gaz dangereux, invisible et sans odeur» qui provoque des «intoxications parfois fatales, résultant d’une mauvaise utilisation des appareils de chauffage ou d’une absence d’aération dans les habitations, demeures et locaux». «La prévention reste un moyen très efficace pour réduire les risques liés à ce type d’accidents domestiques», a souligné la même source, invitant les citoyens à «respecter les consignes de sécurité nécessaires afin de préserver et protéger leurs vies». Enumérant ces consignes, la Protection civile a appelé notamment à ne pas bouchez les prises d’air dans les pièces, à ventiler le logement lors de l’utilisation d’appareils de chauffage, à l’aérer au moins 10 minutes par jour et à ne pas utiliser de tels appareils dans des pièces dépourvues d’aération. Les appareils de chauffage doivent faire aussi l’objet d’un entretien régulier par un professionnel. La Protection civile a recommandé, en outre, de ne pas utiliser comme moyen de chauffage la «tabouna» ou des appareils de cuisson et de ne pas laisser un moteur de voiture en marche dans un garage fermé. En cas d’intoxication au monoxyde de carbone, la Protection civile demande aux citoyens d’appeler le numéro d’urgence (14) et le numéro vert (1021), en précisant «l’adresse exacte et la nature de l’accident pour une prise en charge rapide et efficace». De son côté, l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur avait formulé des propositions pour obliger chaque foyer utilisant un chauffage à gaz de s’équiper d’un détecteur de monoxyde de carbone, en induisant le coût de cet appareil sur la facture d’électricité/gaz. Malheureusement, cette proposition n’a pas eu d’écho, car aucune décision n’a été prise pour obliger les citoyens à acquérir ce détecteur de fuite de CO.
Thinhinane Khouchi