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dimanche 28 mai 2023

Intérêt

Avant le lancement, il y a quelques mois, de la réforme des retraites en France, le dossier de l’immigration inquiétait le gouvernement qui souhaitait mettre en place une loi pour réguler le flux incessant de migrants arrivant au pays. Comme pour le projet de loi des retraites, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, se dit certain qu’un accord peut être trouvé avec la droite sur son projet de loi sur l’immigration. Ce texte «fort» est gelé depuis un mois sur fond de grogne sociale. Hier, il a plaidé pour une reprise de l’examen parlementaire. «Je souhaite qu’il y ait un projet de loi fort, je souhaite que ce soit le texte que j’ai proposé et non pas de nouveaux textes», a déclaré Gérald Darmanin sur LCI. Emmanuel Macron avait pourtant annoncé le 23 mars dernier, lors de son entretien télévisé, le découpage en «plusieurs textes» de ce projet de loi pour n’en garder que les aspects les plus consensuels, reportant de fait son examen au Sénat, contrôlé par la droite, initialement prévu fin mars. «Il faut qu’on avance. Les Français ont besoin d’un texte fort sur l’immigration pour lutter contre l’immigration irrégulière», a déclaré Gérald Darmanin. «La Première ministre discute avec les forces parlementaires […] et je suis toujours de ceux qui pensent qu’une grande partie des Républicains peuvent nous soutenir», a-t-il jugé. «Je suis sûr qu’avec les Républicains, on peut s’entendre sur cette question». Lors de son allocution télévisée la veille, le président de la République avait relancé le sujet et promis de renforcer «le contrôle de l’immigration illégale, tout en intégrant mieux ceux qui rejoignent notre pays». Il reprenait ainsi les deux principaux volets du projet de loi porté par le ministre de l’Intérieur et le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avant que son découpage ne soit annoncé en pleine poussée de fièvre politique sur les retraites : d’une part, des mesures pour faciliter et accélérer les expulsions des étrangers qui constituent une menace pour l’ordre public, de l’autre, des mesures de régularisation pour certains travailleurs sans-papiers dans les secteurs en «tension». Sur RTL, hier, Olivier Dussopt a lui aussi placé l’objectif d’une reprise du débat «avant l’été». Toutefois, contrairement à la réforme des retraites qui est critiquée plus ou moins pour les mêmes raisons par l’ensemble de l’opposition, les partis de gauche et de droite rejettent le texte sur l’immigration pour des motifs bien différents. En effet, si la Nupes trouve le texte trop sévère et inhumain vis-à-vis des migrants, du côté de la droite nationaliste, du Rassemblement National ou de Reconquête !, l’on regrette que le texte soit au contraire trop laxiste. Mais le gouvernement aura du mal à intéresser les partis de l’opposition et les acteurs sociaux avec cette nouvelle réforme, alors que celle des retraites continue à mobiliser tout l’intérêt du public qui, loin de se lasser, persiste à combattre ardemment l’exécutif, qui pour sa part tient bon et semble décidé à faire passer ce projet de loi coûte que coûte.

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