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vendredi 19 avril 2024

Instruction de Tebboune au gouvernement et aux corps de sécurité: Plus de lettres anonymes, la lutte anticorruption continue

Le président de la République a adressé une instruction aux membres du gouvernement et aux responsables des corps de sécurité concernant les lettres de dénonciation anonymes. Cette instruction a été adressée une semaine après la deuxième rencontre gouvernement-walis, tenue les 12 et 13 août derniers, où le Président a annoncé qu’il ne faut plus tenir compte des lettres anonymes dans les poursuites judiciaires.

Par Aomar Fekrache

Ainsi, il a été indiqué que des rapports parvenus à la Présidence de la République font ressortir que certains cadres de l’Etat et responsables à différents niveaux ont fait l’objet de poursuites judiciaires sur la base de simples lettres anonymes adressées aux différents services de sécurité et institutions de l’Etat. «Nombre de cadres ont ainsi été privés de liberté sur la base de ces lettres qui, le plus souvent, se sont avérées dénuées de tout fondement». «Outre l’injustice subie, cet état de fait a entraîné une paralysie de l’activité des administrations et des entreprises publiques, à cause de la crainte, la peur et l’angoisse
d’être poursuivi sur la base d’une simple lettre anonyme», souligne l’instruction du président de la République. «Alimenté par la rumeur, un climat de crainte et de suspicion s’est installé auprès d’autres responsables qui, par crainte d’éventuelles poursuites judiciaires, se limitent à un minimum d’obligations et ne développent aucun esprit d’entreprise. C’est ainsi que le traitement d’importants dossiers, revêtant parfois un caractère d’urgence, est renvoyé à des dates ultérieures, causant ainsi de graves préjudices au fonctionnement de ces institutions», est-il constaté. Il est de ce fait, ajoute-t-il, impératif de différencier les fautes de gestion dues à une erreur d’appréciation des actes volontaires qui ne profitent qu’à leurs auteurs ou à des tiers malintentionnés. Pour ce faire, l’administration judiciaire dispose de tous les moyens légaux pour mener des investigations en la matière. «Si la lutte contre la corruption est irréversibles et nécessaire, elle ne doit, en aucun cas, prendre la forme d’une campagne de déstabilisation des outils de réalisation et de concrétisation des missions de l’Etat et de ses différentes structures d’exécution», explique le Président. «Ce climat malsain est naturellement alimenté par des rumeurs souvent distillées par les tenants de l’argent sale, des corrompus, ceux qui veulent à tout prix déstabiliser l’Etat et ses structures pour échapper à leur sort inéluctable», affirme l’instruction présidentielle.
De ce fait, il est impératif, ajoute le Président, dès la réception de cette circulaire, de faire la différence entre, d’un côté, les actes qui, bien que condamnables, ne tiennent qu’à l’incompétence ou à la mauvaise appréciation, qui sont démunis de tout esprit ou de volonté de corruption, passive ou active, et ne profitent pas à l’agent incompétent.
Et d’un autre côté, les actes ayant été à l’origine de pertes économiques ou financières à l’Etat dans le but d’accorder des avantages indus à des tiers, en infraction aux lois et règlements et sans consultation écrite de la hiérarchie. «Dans ce cas, le doute est permis et l’investigation doit être orientée vers la recherche de preuves tangibles de corruption active ou passive», précise-t-il. Par contre, toute aide apportée par les citoyens, directement ou à travers les médias avec les preuves nécessaires, doit être prise en compte pour des investigations éventuelles, ajoute l’instruction qui précise que dans ce cas, le citoyen doit être protégé par l’Etat de toute forme de représailles. De même que toute personne détenant des informations dans ce sens est invitée à se rapprocher directement des autorités habilitées, conformément aux procédures en vigueur ou, le cas échéant, s’adresser expressément aux organes de la presse, la liberté de cette dernière étant consacrée par la Constitution. Le Président conclut son instruction en affirmant : «J’accorde le plus grand intérêt à la stricte application de la présente instruction».

A. F.

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