L’Algérie accuse un grand retard en matière d’adaptation aux mutations numériques qui bouleversent le monde d’aujourd’hui et qui deviennent un grand enjeu de développement. Pour faire face à ce retard, les acteurs activant dans le secteur du numérique exhortent les pouvoirs publics à accélérer la digitalisation et la numérisation de tous les secteurs. Pour ce faire, l’Algérie doit acquérir tous les moyes et outils nécessaires pour atteindre un niveau de développement technologique. Dans le cas contraire, sa souveraineté nationale numérique restera dépendante des grandes puissances mondiales dans le domaine. Lors de son passage à l’émission «Invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le directeur général de l’entreprise Adex Technology et fondateur d’Adex Cloud Djaoued, Salim Allel, a indiqué que «dans la foulée de cette métamorphose numérique, l’Algérie se doit d’acquérir les outils de son indépendance numérique». Il a rappelé qu’«il y a quelques années on avait parlé de cette révolution numérique sournoise qui allait toucher tout le monde et à laquelle nul n’échappera. Aujourd’hui, on est devant le fait accompli». Salim Allel a averti à cet effet : «si on ne prend pas le virage du digital, le numérique nous bouffera. Nous serons complètement isolés et nous serons locataires de données à l’international». Pour l’invité de la rédaction, le numérique est complètement vaste. Pour atteindre ce niveau, il faut réunir les conditions d’une digitalisation tous azimuts. Car la numérisation, selon lui, ce n’est pas uniquement des sites électroniques hébergés n’importe où. «Le numérique ce n’est pas seulement les plateformes électronique, lancées ici et là», a-t-il expliqué, «mais c’est des contenus et des services. Autrement dit, c’est de l’économie en pleine métamorphose». Il faut donc améliorer la qualité de service et optimiser sa rentabilité.
Évoquant la souveraineté nationale, le directeur général de l’entreprise Adex Technology a indiqué que cette dernière est fortement liée à celle de l’indépendance numérique. «La souveraineté numérique est liée à l’indépendance numérique», a-t-il souligné. Raison pour laquelle il a recommandé d’«héberger nos sites localement». Selon l’intervenant, notre souveraineté numérique est à la merci des grands mondiaux du numérique dont la stratégie est de collecter, vendre et revendre les données sans qu’on le sache et les exploiter sans les voir. D’où l’impératif d’avoir des structures et des moyens pour les protéger, a-t-il suggéré. «Cela exige d’avoir des plateformes propres, des applications propres et des logiciels propres à nous. En somme, avoir les moyens de son indépendance numérique», a souligné l’expert.
Louisa A. R.