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jeudi 28 mars 2024

Insistant sur la mise en place du pass sanitaire / Pr Belhadj : «95 % des patients en réanimation ne sont pas vaccinés»

L’Algérie traverse bel est bien la 4e vague de coronavirus et les appels à la mise en place du pass sanitaire, pour augmenter le taux de vaccination et éviter le retour aux mesures de confinement, se multiplient.

Par Louisa A. R.

Le Pr Rachid Belhadj l’a confirmé une nouvelle fois : «Nous sommes en plein dans la 4e vague», préconisant la mise en place du «pass sanitaire». Chef de service médecine légale au CHU Mustapha-Pacha, le Pr Belhadj a estimé que cette vague est beaucoup moins grave que la 3e qui a été la plus meurtrière. Pour éviter tout danger, le Pr Belhadj a préconisé «la mise en place du pass sanitaire, accompagnée d’une stratégie de communication, de prévention et de contrôle». Le faible taux de vaccination, y compris parmi le personnel de santé, s’explique, selon le spécialiste, par la profusion de fausses informations scientifiques. Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale, il a appelé la population, particulièrement le monde médical, à ne pas se laisser influencer. «Il ne s’agit pas de dramatiser la situation, le Covid-19 fait moins de victimes que d’autres pathologies, mais il faut apprendre à vivre avec», a insisté le Pr Belhadj.
Le spécialiste a également évoqué l’expérience acquise durant la vague épidémique précédente. Selon lui, l’expérience acquise durant les précédentes vagues a amélioré le diagnostic et la prise en charge des patients atteints de Covid-19. «Nous avons acquis une expérience de la gestion de ces crises et avons tiré les enseignements, notamment dans la gestion du personnel et des moyens». Toutefois, il reconnaît qu’«il reste une insuffisance concernant les lits de réanimation». Le problème, selon lui, ne se situe pas dans l’infrastructure ou l’équipement, mais dans la ressource humaine. «Il y a un épuisement de la ressource humaine qui doit être mobilisée 24h sur 24h en réanimation», a-t-il relevé. Pour y faire face, Pr Belhadj opte pour développer une stratégie de la valorisation et de la formation de la ressource humaine de la santé. «Mobilisé depuis près de deux ans, le personnel de santé peine à tenir le rythme. Nous constatons un relâchement surtout la nuit, où le nombre de décès et de complications est plus élevé par rapport à la journée», a détaillé le Pr Belhadj.

Hôpitaux : mise en place de services «spécial Covid»
Dans un contexte de hausse des contaminations, avec une moyenne de 200 cas positifs par jour, l’Algérie se prépare à la 4e vague de Covid-19. Ainsi, le ministère de la Santé a préparé de nouvelles mesures pour éviter le scénario de l’été dernier quand l’Algérie a été prise de court par la hausse exceptionnelle des contaminations, avec en moyenne 400 hospitalisations par jour. Parmi ces nouvelles dispositions, des hôpitaux dédiés aux malades Covid, assurer la disponibilité de l’oxygène et accélérer la campagne de vaccination. En effet, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a donné avant-hier, des instructions aux directeurs locaux de la santé à l’effet de consacrer des hôpitaux et des services Covid-19, en prévision de la quatrième vague de la pandémie, selon le nombre de population et les cas recensés, sans toucher les spécialités importantes telles que l’oncologie, la gynécologie, la maternité, la réanimation, la chirurgie générale, les urgences et la pédiatrie. Les directeurs de santé (DSP) sont tenus d’élaborer un inventaire détaillé des stocks d’oxygène dont disposent les structures sanitaires et d’un état des lieux des équipements médicaux disponibles, outre la maintenance et le contrôle du matériel. Les directeurs de santé ont ainsi les pleins pouvoirs de prendre les décisions nécessaires à faire face à la quatrième vague du virus, a-t-il souligné, les exhortant à présenter des rapports détaillés sur les stocks de médicaments destinés aux personnes contaminées, particulièrement les anticoagulants. Le ministre a chargé les directeurs de santé d’élaborer des listes de leurs besoins en matière de médicaments afin de permettre à la Pharmacie centrale de les prendre en charge. Tirant les leçons de la précédente vague, le ministre de la Santé a demandé aux DSP de s’assurer de la disponibilité de l’oxygène dans les hôpitaux, en prévision d’une hausse des cas des contamination. Outre la mobilisation de tous les moyens humains et matériels nécessaires, l’implication de la société civile, les médias et les imams au vu de leur place dans la société, le Pr Benbouzid a demandé aux DSP d’accélérer la campagne de vaccination contre le Covid-19. La vaccination demeure la seule solution pour lutter contre la Covid-19, a affirmé Benbouzid, soulignant la disponibilité du vaccin en attendant la réception d’autres quantités les prochains jours. Ce plan a été au cœur de la réunion par visioconférence qui s’est tenue ce lundi 13 décembre entre le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid et les directeurs de la santé des wilayas (DSP).

Campagne de vaccination du personnel de l’Education
Devant la multiplication des cas de contamination, le gouvernement a décidé de fermer les écoles une semaine avant les vacances d’hiver pour arrêter la chaîne de transmission. Pour éviter le danger, le personnel de l’Education doit se faire vacciner. Pour cela, une campagne de vaccination des enseignants contre le Covid-19, deuxième du genre, a démarré avant-hier dans l’ensemble des unités de dépistage scolaire au niveau national. Le ministre de l’Éducation nationale a mobilisé les directeurs de l’Education de wilaya pour veiller à la réussite de cette campagne qui s’étalera du 12 au 16 décembre. La suite de l’année scolaire dépendra donc de cette campagne, selon le premier responsable du secteur.
L. A. R.

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