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vendredi 19 avril 2024

Initiative

Si les syndicats et les partis d’extrême-gauche continuent à se focaliser et à tenter de mobiliser les Français contre la réforme de la retraite du gouvernement, à droite l’on pense déjà à la prochaine bataille à mener et notamment à la loi sur l’immigration évoquée il y a quelques semaines par le ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin. Depuis, l’exécutif est resté muet sur la question. Les députés républicains Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont estiment ainsi que le report du projet de loi sur l’immigration «constitue une démission politique majeure». Dans une tribune au JDD, ils avancent qu’il faut mettre fin à l’immigration familiale subie pour passer à une immigration de travail choisie et surqualifiée, proposant pour cela un référendum d’initiative partagée. Jugeant que «le chaos migratoire s’installe progressivement dans le quotidien de nos concitoyens», les deux élus considèrent que le report du projet de loi sur l’immigration, repoussé à l’automne par l’exécutif, «constitue une démission politique majeure». Ils estiment que «la politique des quotas n’est pas à la hauteur du défi migratoire» et qu’il faut désormais «passer d’une immigration familiale subie sous-qualifiée à une immigration de travail choisie surqualifiée». Pour cela, ils espèrent déposer, «avec plusieurs de (leurs) collègues députés, (…) dans les prochaines semaines, un référendum d’initiative partagée (RIP)». La Constitution permet d’organiser un tel référendum à l’initiative d’au moins 185 parlementaires, soutenue par un dixième des électeurs (4,87 millions). Le recours à un RIP n’a jusqu’à présent jamais abouti. Les deux dernières demandes, déposées par la gauche sur les retraites, ont été rejetées par le Conseil constitutionnel. Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont souhaitent axer leur proposition sur «l’amélioration des taux de retours des clandestins en gelant automatiquement la délivrance de visas, titres de séjour, transferts d’argent et aide publique au développement pour tout pays qui n’accorde pas au moins 50 % des laissez-passer consulaires nécessaires à l’expulsion». Ils proposeront aussi de conditionner «à cinq années de présence légale sur le territoire l’accès aux prestations non contributives». Ils demandent enfin le rétablissement de la double peine qui permet d’expulser du territoire français un étranger condamné pénalement une fois sa peine purgée. Fin avril, Elisabeth Borne, qui ne dispose pas de majorité à l’Assemblée, a tendu la main aux Républicains sur l’immigration en appelant à un «compromis». Elle avait aussi écarté l’hypothèse d’un référendum demandé par la droite et notamment par Marine Le Pen. Les Républicains quant à eux semblent partagés sur la manière de gérer ce dossier délicat qui risque de susciter l’agitation à gauche et de rendre les débats à l’Assemblée difficiles. Mais le gouvernement souhaite de son côté peut-être s’accorder un peu de répit après des mois de mobilisation contre la réforme des retraites, la crainte de voir une nouvelle mobilisation contre la loi immigration, pousse peut-être l’exécutif à repousser ce débat-là. Surtout que cette fois-ci, en plus du soutien des Républicains, le gouvernement pourrait être encouragé par le Rassemblement National, qui attend depuis des années la mise en application d’une loi pour endiguer l’immigration.

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