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vendredi 19 avril 2024

Influence

Depuis quelques semaines, Recep Tayyip Erdogan doit faire face à plusieurs fronts de batailles. En effet, en conflit armé depuis des années avec les séparatistes kurdes, et en conflit diplomatique déjà plusieurs semaines avec la Grèce et la France en Méditerranée, il doit aussi depuis une semaine affronter le nouveau front de guerre du Karabakh. Et à ce porpos, la Turquie a dénoncé cette semaine une politique de «deux poids deux mesures» de la part du Canada après qu’il a suspendu ses exportations d’armes vers Ankara, en lien avec le conflit au Nagorny Karabakh. Le Canada a annoncé lundi qu’il suspendait ses exportations d’armes vers la Turquie pendant une enquête sur de possibles livraisons par ce pays de matériel militaire canadien en Azerbaïdjan, qu’Ankara soutient dans le conflit au Nagorny Karabakh face aux séparatistes arméniens. «Nous attendons du Canada d’adopter une politique exempte de deux poids deux mesures et à résister à l’influence des milieux hostiles à la Turquie, a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. Alors que le Canada ne voit aucun inconvénient pour exporter des armes aux pays militairement impliqués dans la crise au Yémen (…) il ne peut y avoir d’explication pour interdire leur exportation vers un allié de l’Otan». Selon les médias canadiens, Ottawa a délivré en mai des permis à la société canadienne L3Harris Wescam pour exporter des systèmes d’imagerie et de ciblage à un fabricant de drones turc. Ce même matériel est maintenant au centre d’accusations selon lesquelles l’Azerbaïdjan utilise des drones fabriqués par la société turque Baykar dans les hostilités en cours depuis plus d’une semaine au Nagorny Karabakh. La Turquie a pris fait et cause pour l’Azerbaïdjan depuis le début des affrontements. Ottawa avait suspendu il y a un an ses exportations vers la Turquie, essentiellement de matériel militaire, après une incursion militaire d’Ankara dans le nord de la Syrie pour combattre les rebelles kurdes. Il avait cependant repris ses exportations en mai. Cette décision du Canada démontre au moins que le pays nord-américain reconnaît la dangerosité de la politique de l’huile sur le feu d’Erdogan qui, loin d’un chef d’État responsable, ne fait depuis plusieurs années qu’attiser les tensions dans la région autour de son pays et même ailleurs. S’il continue à promouvoir la violence d’autres pays devront, à l’exemple de la France, hausser le ton avec Ankara et montrer des limites claires à ne pas dépasser comme cela est souvent fait avec des pays de moindre influence et des dirigeants moins hargneux.

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