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vendredi 29 mars 2024

Inflation galopante, perte d’emplois, entreprises en difficulté et grèves: L’économiste Ould Moussa tire la sonnette d’alarme sur la crise

Alertant sur la situation économique que traverse l’Algérie et les difficultés dans plusieurs secteurs qui annoncent une crise imminente, l’économiste Yacine Ould Moussa a assuré qu’«il faut agir vite, avant que le temps ne nous dépasse et lancer rapidement de véritables et profondes réformes». S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, l’économiste Yacine Ould Moussa a donné un constat alarmant sur la situation économique que traverse le pays. En effet, la réduction des ressources financières, l’inflation galopante, la perte d’emplois, des entreprises en difficulté, l’embrasement social, des grèves tournantes et cycliques, sont autant de frémissements annonciateurs de situations de crises imminentes, alerte l’invité de la Chaîne 3. Il a indiqué qu’«il faut agir vite avant que le temps ne nous dépasse», ajoutant que «les difficultés de notre économie sont structurelles et non conjoncturelles». L’intervenant a alors tiré la sonnette d’alarme et conseillé de «lancer rapidement de véritables et profondes réformes», nuançant qu’«il y a une différence entre l’urgence et la durée». Et d’expliquer que «dans l’urgence, ce sont des mesures palliatives et pour cela il faut avoir des ressources, de l’organisation, de l’économie, faire l’inventaire, avoir les hommes». Il a ajouté qu’il faut aussi des objectifs pertinents, une organisation performante et des hommes engagés et compétents qui sont prêts à s’inscrire dans la durée. Selon Ould Moussa, «cet inventaire permet de voir les capacités et les attentes tout en sachant que la stabilité politique commence par la stabilité sociale». Car au-delà des revendications politiques, on peut trouver des solutions mais pour les revendications sociales il faut des réponses économiques. «Et pour répondre à ces revendications, les solutions palliatives n’ont plus cours», a-t-il souligné. «Les questions sociales ne peuvent être résolues sans création de richesse et de l’emploi», a-t-il relèvé, montrant qu’on paye ces années d’ineptie économique. On paye, a-t-il expliqué, «les années blanches» où l’on n’a rien changé depuis des années d’un iota le modèle de croissance, le modèle de développement, de la façon de créer de la valeur, de la richesse, de la façon de collecter de l’épargne, de la façon d’investir, des choix stratégiques importants qui sont générateurs de progrès, d’intégration économique, de reconquête du marché intérieur. Et de regretter que l’on s’attarde sur la création des conditions idoines de l’économie de la connaissance qui est une économie extrêmement complexe et sensible aux variations aux inepties de l’écosystème. Pour rattraper cet immense retard sur l’agenda économique à mettre en route, il constate qu’«il ne faut pas restaurer que le ministère du plan, comme un outil efficace, mais il faut aussi restaurer la prévision : le calcul économique, la planification et la capacité d’évaluer nos besoins sur plusieurs années tout en évaluant nos moyens». il a fait remarquer qu’«on n’utilise pas des moyens modernes pour une économie archaïque», appelant à faire avec la politique de ses moyens. Enfin, l’économiste s’est dit désolé du fait que «c’est la 3e fois qu’on a eu le choc, mais on ne retient pas la leçon, On paye aujourd’hui la facture de la cécité économique occasionnée par la politique de la rente et la disponibilité de la manne de ressources financières dépendant du prix du baril de pétrole».
Thinhinene Khouchi

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