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vendredi 31 mars 2023

Incertain

La guerre d’Ukraine mettra-t-elle fin à toute chance de voir Washington et Téhéran trouver enfin un terrain d’entente pour reprendre le chemin d’une adhésion à l’accord sur le nucléaire iranien ? Car cela fait déjà plus d’une année que les États-Unis et l’Iran discutent, en vain, pour trouver des points de convergences, mais la guerre en Ukraine vient compliquer la donne, la Russie étant aussi partie prenante de l’accord iranien. Pourtant, selon Téhéran, s’est bel et bien Washington qui empêche de parvenir à un accord. La République islamique d’Iran a ainsi affirmé la semaine dernière qu’une entente avec les grandes puissances sur le dossier nucléaire était éloignée, accusant les États-Unis d’être responsables du retard. Des négociations pour sauver l’accord de 2015 encadrant le programme nucléaire civil iranien n’ont toujours pas abouti, un an après leur démarrage à Vienne. Après plusieurs déclarations optimistes sur une entente imminente, des désaccords ont réapparu ces dernières semaines, principalement entre Téhéran et Washington, dont les relations malgré le départ de Trump de la Maison-Blanche, ne se sont pas améliorées. À Vienne, les négociations ont lieu entre l’Iran, d’une part, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine, de l’autre. Les États-Unis y participent indirectement par le biais de l’Union européenne. En 2018, Washington s’est retiré unilatéralement de l’accord de 2015 en rétablissant des sanctions économiques à l’Iran. En riposte, l’Iran s’est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire dans le cadre de l’accord de 2015. «Il y a plus d’un sujet en suspens entre l’Iran et les États-Unis. Les messages transmis par l’intermédiaire de M. Mora ces dernières semaines, avant et après sa visite à Téhéran, sont loin de représenter les solutions permettant de parler d’un accord», a déclaré à Téhéran le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh. Enrique Mora, le coordinateur de l’UE chargé de superviser les pourparlers à Vienne, tente de régler les derniers points de désaccord en vue d’un règlement. «Les États-Unis sont responsables de ces retards car ils tardent à donner une réponse qui conviendrait à l’Iran», a ajouté le porte-parole iranien. Pour parvenir à une entente à Vienne, les Iraniens réclament notamment que les Américains retirent les Gardiens de la révolution, armée d’élite de l’Iran, de leur liste des «organisations terroristes». Jusque-là Washington a fermement refusé. L’objectif à Vienne est de faire revenir les États-Unis dans l’accord de 2015 avec une levée des sanctions et de faire revenir l’Iran à ses engagements. Mais l’exploit de Barack Obama qui avait réussi à mettre en place l’accord initial, semble être plus difficile à reproduire que prévu. Les réticences sont partagées, alors même que les Américains continuent à accuser l’Iran à chercher à se doter de la bombe atomique, ce qu’elle a toujours nié. Or, la situation de la Russie en porte-à-faux avec l’Occident ne peut être que dommageable aux négociations en cours, rendant la possibilité d’un accord bien improbable pour le moment.

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