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dimanche 11 juin 2023

Importantes saisies de psychotropes et de cannabis: La consommation de drogue explose pendant le ramadhan

Contrairement aux idées reçues, durant le mois de ramadhan «certains interdits» ne sont pas bannis des habitudes chez une catégorie de citoyens, notamment les jeunes. La consommation de drogue, spécialement de cannabis et de psychotropes, explose et le trafic connaît lui aussi un pic.

Meriem Benchaouia
Les récentes saisies que les différents services chargés de la lutte antistupéfiants ont enregistrées à travers le territoire national renseignent, on ne peut mieux, sur l’ampleur de ce trafic. Dans plusieurs wilayas du pays, le trafic de drogue et de psychotropes prend des proportions graves. Les services de sécurité annoncent régulièrement des saisies de ces médicaments destinés à traiter les troubles psychiques, mais utilisés comme drogues. Pas plus tard qu’hier, les services des Douanes ont mis en échec, en coordination avec les éléments de la Gendarmerie nationale, une tentative de contrebande de 11 250 comprimés psychotropes à El-Oued, a indiqué, hier, un communiqué de la Direction générale des Douanes. Sans oublier la saisie record de psychotropes à la veille du mois de ramadhan. Les services de la Sûreté nationale ont mis la main sur plus de 1,6 million de capsules de psychotropes dans quatre grandes villes du pays : Alger, Oran, Annaba et Ouargla. L’un des premiers arguments avancés par ceux qui s’adonnent au «roulage de joint» est la dépendance à l’alcool. Ainsi, pour compenser le manque d’alcool, nous explique un adepte de la divine bouteille qui bascule vers les joints durant le mois sacré. «Je consomme de la zetla. Un joint par jour, le soir avec les amis. Cela produit un effet d’étourdissement mais ne compense pas réellement l’alcool puisqu’il ne produit pas le même effet. En plus, l’alcool, l’entourage peut le sentir, contrairement aux drogues». Sur les motifs de ce choix, il rétorque que pour lui un joint revêt un aspect plus halal qu’un verre d’alcool. Histoire de se donner bonne conscience. En effet, ceux qui fument du haschich durant toute l’année ont plus tendance à en augmenter la consommation durant le ramadhan. Comme en témoigne un accro à la consommation de haschich. «Je fume des joints durant toute l’année, mais pendant le ramadhan ma consommation double. Je ne me contente pas d’un joint, il m’en faut deux ou trois par soirée». «L’alcool durant le ramadhan ? Jamais, c’est péché. Par contre, la zetla, selon ce que j’ai entendu dire, est, sous certaines conditions, tolérée par la religion… Tout le monde le sait. Tu peux t’adonner à la consommation de cannabis après la rupture du jeûne sans rien craindre de
Dieu !», nous confie un jeune consommateur occasionnel qui a accepté d’apporter son témoignage sous anonymat. Version du halal et du péché totalement fausse, évidemment. A l’instar des marchés de produits alimentaires, la règle de l’offre et de la demande régit celui des stupéfiants, qui souvent connaît également des perturbations en matière d’approvisionnement durant le mois de ramadhan, conduisant ainsi à la pénurie et donc automatiquement à la flambée des prix. La zetla peut afficher des prix sensiblement élevés. «Le kif est beaucoup plus cher durant ce mois, mais c’est légitime», affirme un autre jeune, totalement dépendant de la drogue. Il en arrive à tout justifier. «Nous comprenons très bien pourquoi on nous exige de payer plus cher, c’est la taxe du risque que nous devons aux dealers qui veillent à nous procurer cette marchandise malgré le danger auquel s’expose une grande partie de nos distributeurs en raison de l’accroissement de l’activité des différents services de sécurité durant cette période», essaie d’expliquer notre interlocuteur. Aujourd’hui, entre jeunes, fumer un joint est devenu quelque chose de banal et cette banalisation amène beaucoup d’adolescents à le considérer comme un bien de consommation au même titre que le tabac.

M. B.

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