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jeudi 30 novembre 2023

Impasse

Si le nouveau président américain, Joe Biden, n’a pas fait mystère de son intention de réengager les États-Unis dans l’Accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 par Barack Obama et quitté en 2018 par Donald Trump, l’on s’interroge sur le temps que mettra la nouvelle administration démocrate à s’engager sur la voie de la «réconciliation». Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a d’ailleurs appelé jeudi les États-Unis et l’Iran à travailler ensemble pour sortir de l’impasse actuelle sur l’accord nucléaire international conclu avec Téhéran, tout en indiquant ne pas s’attendre à une issue rapide. Surtout, il semblerait que Washington et Téhéran attendent chacun de leur côté un premier pas de l’autre. «Il y a tout un travail à faire, mais je ne m’attends pas à une solution immédiate», a déclaré le chef de l’ONU, interrogé lors d’une conférence de presse sur l’éventualité qu’il mène une médiation pour sortir de l’impasse. «Je crois que tout le monde, tous ceux qui ont souscrit à l’Accord et les autres parties intéressées doivent travailler ensemble pour réduire les incertitudes, pour faire face aux difficultés et aux obstacles», a-t-il ajouté, sans répondre à la question d’une éventuelle médiation. Il s’agit de «progressivement faire en sorte que les choses s’acheminent vers une situation où on puisse avoir un accord qui est essentiel pour la paix et la stabilité du Golfe et du monde entier», a expliqué Antonio Guterres. Conclu en 2015 pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, avec les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, «le JCPoA a été une grande victoire diplomatique et un élément essentiel pour la paix et la stabilisation du Golfe et nous regrettons que l’accord ait été mis en question», a-t-il aussi affirmé. «C’est évident qu’il y a des difficultés et des obstacles, qu’il y a une complexité accrue parce que les États-Unis sont sortis de l’Accord et ont pris des mesures additionnelles. En même temps, l’Iran a pris quelques mesures en matière de développement de ses capacités nucléaires», a-t-il rappelé. En réponse à la sortie de l’accord par les États-Unis et l’imposition de sanctions américaines, l’Iran est revenu sur plusieurs de ses engagements nucléaires, assurant que ses mesures étaient réversibles. Reste à voir qui fera le premier pas et surtout si l’Iran acceptera les conditions américaines pour reprendre l’Accord qui avait été négocié pendant plusieurs années par l’administration Obama. Un accord que les autorités iraniennes ont même assuré récemment ne pas particulièrement regretter, même si dans les faits l’on sait les ravages économiques qu’ont causés les sanctions américaines, décidées par Trump, à l’économie iranienne. Un retour à l’Accord serait surtout une façon pour l’Iran de respirer à nouveau économiquement et pour son peuple de sortir de la misère dans laquelle il s’est enfoncé de plus en plus ces deux dernières années.

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