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dimanche 4 juin 2023

Immigration

Seulement quatre ans après sa première tentative, le gouvernement français se lance aujourd’hui dans une nouvelle loi Immigration. Une loi qui était réclamée à cor et à cri par le Rassemblement National pendant des décennies et qui était fermement dénoncé par la gauche. Pourtant aujourd’hui, le président français se lance à nouveau dans la mise en place d’un cadre juridique plus ferme et plus strict regardant les migrations de populations vers la France. Ni «immigration zéro» ni «immigration dérégulée». Voici comment Élisabeth Borne présente le but du projet de loi dont devront débattre les députés. La Première ministre était mardi devant l’Assemblée dans l’espoir de dégager un consensus délicat avec l’opposition sur le sujet ultrasensible de l’immigration. Elle a promis un texte «équilibré». Le projet de loi vise essentiellement à rendre plus efficaces les procédures d’expulsion du territoire français. «La France doit pouvoir dire qui on veut et qui on ne veut pas accueillir», a résumé Borne en ouvrant le débat, estimant que «l’immigration zéro n’est ni souhaitable ni possible, pas plus réaliste que ne l’est une immigration dérégulée». Elle a réaffirmé sa volonté d’allier «fermeté et humanité» avec ce texte qui doit être déposé début 2023. Le texte comporte des mesures visant essentiellement à rendre plus efficaces les procédures d’expulsion, une équation qui empoisonne la politique migratoire française depuis des années et que la dernière loi de 2018 n’a pas permis de résoudre. «Nous voulons que le futur texte prolonge les améliorations de la loi asile-immigration de 2018», a d’ailleurs souligné la Première ministre. Le gouvernement présente une série de durcissements et une réforme «structurelle» du système d’asile au service de l’accélération des procédures, ainsi que quelques mesures en faveur de l’intégration. «Ce texte ne servira encore une fois à rien», a toutefois balayé mardi Marine Le Pen lors d’une conférence de presse à l’Assemblée Nationale. «Ça ne fera pas avancer la situation qui est pourtant catastrophique […] : l’immigration dans notre pays est totalement hors de contrôle», a déclaré la cheffe de file des députés RN. Comme l’extrême droite, la droite dénonce un projet pas assez répressif, reprochant notamment au gouvernement de vouloir introduire une vague de «régularisations massives», qui représente une «ligne rouge», a encore menacé mardi le député LR, Pierre-Henri Dumont. Avant même le débat, l’Assemblée Nationale a rejeté le 1er décembre deux propositions de loi LR sur les expulsions d’étrangers délinquants. À ce sujet, le ministère de l’Intérieur dit concentrer «l’effort sur les auteurs de troubles à l’ordre public», avec une «priorisation» de leur expulsion, promise notamment depuis le meurtre mi-octobre de Lola, 12 ans, par une ressortissante algérienne sous le coup d’une OQTF. «Trop de règles spécifiquement françaises empêchent d’expulser les criminels étrangers», a déploré devant les députés Gérald Darmanin. «Nous vous proposerons dans cette loi de ne plus nous censurer et de laisser au juge le soin de mesurer si la vie privée et familiale et le droit au séjour sont compatibles avec des actes de grave délinquance», a-t-il réclamé. Mais les discussions s’annoncent longues et entre le texte présenté et celui voté les différences seront sûrement importantes. Reste à voir comment les députés de la majorité présidentielle, dont une partie vient de la gauche et une autre vient de la droite, travailleront ensemble pour mettre au point un texte qui satisfera toutes les tendances politiques et qui surtout aura une véritable incidence sur le réel.

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