Habituellement un thème surtout prisé durant les campagnes électorales, la question de l’immigration en France agite depuis quelques semaines la classe politique et médiatique suite à de nombreuses affaires sordides. Notamment celle de la petite Lola, dont la meurtrière, une Algérienne sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français non exécutée, a ému le pays tout entier et a provoqué un regain de l’intérêt des Français sur cette question sensible. Aujourd’hui, près de sept Français sur dix estiment d’ailleurs que l’État devrait adopter une politique plus sévère concernant l’accueil de migrants, selon un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, dévoilé cette semaine. La question posée aux 1 011 personnes constituant le panel est précisément la suivante : «Souhaitez-vous que la France ait une politique beaucoup plus sévère concernant l’accueil de migrants (c’est-à-dire en accueillir moins sur notre territoire) ?». A cette question, 33 % des sondés ont marqué leur opposition. Dans le détail, les hommes sont davantage en demande d’une politique plus ferme en termes d’accueil de migrants sur le territoire français que les femmes. 69 % des hommes sondés ont répondu oui, pour 65 % des femmes. Les avis diffèrent beaucoup selon l’âge, puisque la tranche des 18-24 ans y est opposée (52 % ont répondu non), alors que 73 % des 65 ans et plus disent oui à cette intensification. Au total, les personnes âgées de plus de 50 ans sont pour à 72 %. En prenant en compte les sensibilités politiques des personnes interrogées, on distingue un clivage frappant entre la gauche et la droite. Près des deux tiers des sondés proches de la gauche, soit 60 %, sont opposés à une politique migratoire plus sévère. Le chiffre grimpe à 64 % chez les partisans de La France insoumise et à 62 % chez les proches du parti Europe Ecologie Les Verts (EELV). A droite, sans surprise, le constat est tout autre. 94 % des Français proches de la droite veulent une plus grande sévérité concernant l’accueil des migrants. Ils sont 97 % à répondre oui côté RN (2 % non et 1 % qui ne se prononcent pas), et 91 % chez les sympathisants Les Républicains. Le gouvernement conscient de cet état de fait a d’ailleurs mis le cap sur une politique bien plus sévère sur l’immigration, n’hésitant pas à tenir des propos très fermes sur la question. Reste à voir si des actes suivront les discours ou si, comme l’on accuse le Rassemblement National, Emmanuel Macron finira par céder face à la frange de gauche de son parti et passera ce dossier brûlant à son successeur.