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jeudi 30 mars 2023

Immigration

Donald Trump avait captivé l’attention du public américain en pariant sur la fatigue qu’éprouvaient les électeurs vis-à-vis des politiciens et de leur plus ou moins habile langue de bois. Le promoteur milliardaire, lors de la campagne présidentielle de 2016, avait alors choqué, ou ravi, selon le camp politique de ses auditeurs, en évoquant l’immigration clandestine comme un fléau absolu, qui n’avait ni à être tolérée, ni à être romantisée. Il avait alors évoqué l’idée de la construction d’un mur séparant physiquement les États-Unis du Mexique, la frontière mexicaine étant la porte d’entrée chaque année de centaines de milliers de clandestins venant de l’ensemble de l’Amérique latine. Une autre mesure phare, adoptée vers la fin de son mandat en 2019, «Rester au Mexique» avait permis de renvoyer chez eux au moins 70 000 personnes entrées illégalement aux États-Unis. Or aujourd’hui, ce dispositif emblématique de l’ère Donald Trump est abrogé par le ministère américain de la Sécurité intérieure. Le ministère a en effet annoncé cette semaine mettre fin à une politique de l’ère Trump consistant à renvoyer au Mexique les demandeurs d’asile pendant l’examen de leurs dossiers par les tribunaux. Cette annonce est intervenue quelques heures après qu’un juge eut levé une injonction qui empêchait l’administration du président américain Joe Biden d’abroger les «Protocoles de protection des migrants» (PPM), une mesure surnommée «Rester au Mexique» (Remain in Mexico). Très critiquée par les associations de défense des droits civiques, «Rester au Mexique» avait été mise en œuvre en janvier 2019. «La mesure sera abolie de manière rapide et ordonnée», a écrit le ministère dans un communiqué. «Les PPM présentent des défauts endémiques, imposent des coûts humains injustifiables et détournent des ressources et du personnel d’autres efforts prioritaires visant à sécuriser notre frontière», a justifié le ministère. Peu après son entrée en fonction, Joe Biden avait tenté d’y mettre un terme pour une approche se voulant plus humaine de l’immigration. Mais des États gouvernés par les républicains, dont le Texas, avaient contesté en justice la décision et obtenu gain de cause. Le gouvernement a alors retravaillé le projet et saisi la Cour suprême qui, le 30 juin, a finalement validé l’annulation du décret migratoire par l’administration de Joe Biden. Pendant le mandat de Biden, plus de 200 000 personnes tentant d’entrer illégalement dans le pays ont été arrêtées à la frontière chaque mois et renvoyées, soit en vertu du PPM, soit en vertu d’une politique distincte, liée à la pandémie de Covid-19, bloquant les personnes à la frontière. Reste à voir quels résultats les contremesures, plus démagogiques qu’efficaces, décidées par l’administration Biden auront sur le long terme, alors que les États-Unis tentent désespérément d’endiguer l’afflux des clandestins qui sont chaque année plus nombreux à tout risquer pour traverser la frontière américaine.

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