La suppression de l’enseignement de tamazight de l’emploi du temps officiel de l’élève pour l’année scolaire 2021-2022, dont la rentrée est fixée au 21 septembre prochain, a fait réagir les inspecteurs et des enseignants de tamazight des wilayas de Béjaïa, Tizi-Ouzou et Bouira. Une réunion s’est tenue avant-hier au siège local de la LADDH de Béjaïa, sous la coupe de la Coordination nationale des inspecteurs de langue amazighe (Cnila) qui ne compte pas rester les bras croisés jusqu’à son inclusion comme par le passé dans l’emploi du temps officiel et habituel. La Cnila réclame «la prise en charge réelle de la langue amazighe et l’annulation de la circulaire du secrétariat général du ministère de l’Education qui consiste soit à enseigner la langue amazighe en dehors de l’emploi du temps officiel ou durant l’heure de la pause déjeuner, entre 12 et 13 heures». Chose qui encouragerait, selon les inspecteurs de cette langue, dont Yahia Bellil, «les élèves à déserter les classes de tamazight et son enseignement deviendra de fait facultatif ce qui est en contradiction avec les textes consacrés par la Constitution». Dans une déclaration rédigée et rendue publique à la fin de ces travaux, la Coordination nationale des inspecteurs de langue amazighe (Cnila) a décidé de saisir le ministère de tutelle sur le sujet, exigeant l’annulation de la décision. «Nous, inspecteurs de langue amazighe, tous paliers confondus, réunis ce jour, le 28 août 2021 à Bgayet afin de donner suite à la correspondance du secrétariat général du ministère de l’Education nationale, émise sous le numéro 194 du 14 août 2021, avons conclu d’envoyer un courrier à M. le ministre du secteur pour attirer son attention sur les arrière-pensées et les conséquences d’une telle décision pour le moins inattendue». Pour les rédacteurs du communiqué, «il s’agit de l’exclusion de l’enseignement de tamazight de l’emploi du temps alternatif de l’élève pour l’année scolaire 2021-2022». Les auteurs du document rappellent les devoirs de l’Etat envers l’enseignement de tamazight, les instruments et les actions à adopter pour son développement et sa prise en charge qui est garantie par la Constitution, l’application ferme et entière des circulaires antérieures de la tutelle dont les trois heures consacrées à cette langue, l’obligation de son enseignement dans les wilayas amazighophones et son introduction dans les examens. «Nous avons rappelé les devoirs de l’État envers l’enseignement de la langue amazighe et avons émis des propositions pour une meilleure prise en charge de cet enseignement, répondant effectivement aux ambitions des Algériennes et Algériens», lit-on dans le document de la Cnila.
Hocine Cherfa