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jeudi 30 mars 2023

Idéologie

Donald Trump qui espérait faire son grand retour à la Maison-Blanche sera-t-il contré au sein de son propre
parti ? Cela semble du moins se dessiner de cette manière alors que la popularité de Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, ne cesse de grimper chez l’électorat conservateur. Les problèmes judiciaires de l’ex-président républicain, sans surprise, n’arrangent rien à l’affaire. Les points forts de DeSantis sont aujourd’hui sa bataille franche contre l’idéologie «woke» qui semble déranger de plus en plus d’Américains. Et les conservateurs sont en première ligne pour combattre cette façon de penser qui divise aux États-Unis. Le gouverneur de Floride a ainsi pris il y a quelques jours une décision qui agite le pays : son administration a décidé d’interdire les cours d’études afro-américaines dans les lycées de l’État. L’information a été diffusée par le ministère de l’Éducation de Floride le 12 janvier. Dans sa lettre, le ministre explique que le cours en question est «contraire à la loi» de l’État et manque «considérablement de valeur éducative». Une décision confirmée par Ron DeSantis lui-même via une vidéo publiée sur Twitter. Si le rival de Donald Trump admet que «le programme scolaire a besoin d’enseigner l’histoire des Afro-Américains», il tempère : «En Floride, nous souhaitons de l’éducation et non de l’endoctrinement». Le dirigeant de l’État floridien précise notamment que les «théories queer» ou «l’intersectionalité» risqueraient d’être abordées dans ce cours à des fins politiques. Ces reproches concernent une matière assez particulière. Depuis 1952, les lycéens américains peuvent accéder à des cours spéciaux dans le cadre du «Advanced Placement Program» (AP). Concrètement, il s’agit d’options proposées aux élèves afin d’étudier en avance des enseignements dispensés à l’université et d’obtenir des crédits universitaires dès le secondaire en passant des examens. Un enjeu pour les lycéens soucieux d’intégrer des établissements très sélectifs. Parmi ces cours, celui de «Africain Américain Studies» («Études afro-américaines») est l’un des plus récents. Et 60 lycées à travers le pays proposent cette matière, encore considérée comme en phase «pilote». Sur le fond, cette matière est pluridisciplinaire et aborde à la fois l’histoire mais aussi les droits civiques, la politique, la littérature, les arts ou la géographique. Rédigé en partie par Henry Louis Gates, professeur à Harvard, le programme est notamment approuvé par le «College Board», une organisation indépendante en charge de ces options. Une certification qui ne suffit pas au gouverneur de Floride, premier État à interdire ce cours et, plus généralement, à interdire une matière dispensée dans le cadre du AP. Ce n’est toutefois pas la première fois que DeSantis s’ingère dans les programmes scolaires. Ces dernières années, le très populaire élu conservateur, a marqué l’opinion publique avec diverses lois. À commencer par celle sur les libertés individuelles, aussi appelée «Loi Stop Woke» qui restreint les enseignements scolaires sur les questions de genre et de race. Autre exemple : une loi appelée par ses détracteurs «Don’t say gay», qui interdit d’aborder les questions liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre de la maternelle à la troisième année (l’équivalent du CE2 en France). Des mesures qui hérissent les progressistes, mais qui séduisent de plus en plus d’Américains, conservateurs et modérés, qui ne supportent plus de voir chaque aspect de la vie publique et privée être politisé à l’extrême et souvent par une minorité très agissante qui impose ses vues sur la large majorité silencieuse. Reste à voir si ces initiatives en Floride seront suivies dans d’autres États et surtout si des élus démocrates suivront également le mouvement alors que l’administration Biden s’est, depuis son arrivée à la Maison-Blanche, lancée tête baissée dans le «wokisme» à outrance.

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