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vendredi 19 avril 2024

Identité

Il y a quelques semaines, les dirigeants de la droite française n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier Éric Zemmour, qui attire un large public issu des Républicains. Surtout, il a été clarifié qu’il était hors de question que le journaliste puisse participer au Congrès LR qui se tiendra le 4 décembre prochain pour désigner le candidat officiel de la droite à la prochaine élection présidentielle. L’un des détracteurs les plus tranchants à l’égard de Zemmour était alors Gérard Larcher qui traitait le polémiste de «taliban». Aujourd’hui, un mois plus tard, et certainement du fait de la folle popularité de Zemmour au sein des militants et sympathisants LR, Larcher, comme d’autres, met de l’eau dans son vin. Le président LR du Sénat estime désormais que l’auteur d’«un suicide français» s’il «hystérise le débat» n’est pas raciste et est la conséquence des «renoncements» de la droite sur l’immigration et la sécurité, dans un entretien au Journal du dimanche. Interrogé sur le fait de savoir si Éric Zemmour était raciste, Gérard Larcher répond : «Non, mais je n’aime pas sa façon de réécrire l’Histoire. Il hystérise le débat. Il divise, il fracture, alors qu’il faut rassembler». Selon le sénateur, «il abîme la nation alors qu’il prétend la réhabiliter», or «la France, ça ne peut pas être : haïssez-vous les uns les autres». Par ailleurs, Gérard Larcher juge qu’Eric Zemmour «aborde de vraies questions». Par exemple, «nos capacités d’intégration et d’assimilation sont saturées», clame le parlementaire. Alors qu’Eric Zemmour n’est pas déclaré candidat à la présidentielle mais est donné par certains sondages au coude-à-coude avec Marine Le Pen pour rallier le second tour, Gérard Larcher reconnaît qu’il constitue «un phénomène électoral». «C’est un miroir que nous tendent des millions de Français, qui nous reprochent nos renoncements, notamment sur la question migratoire, l’insécurité et l’identité», explique-t-il. A ses yeux, «il n’y aurait ni phénomène Le Pen ni phénomène Zemmour si nous avions mieux traité ces questions». Gérard Larcher rend hommage au dernier président de la droite classique en date : «Quand Nicolas Sarkozy avait voulu ouvrir le débat sur l’identité nationale, on s’interrogeait, moi le premier. Mais il avait raison». Reste à voir si les cadres de la droite seront plus indulgents face à Zemmour pour ne pas heurter leur électorat qui est inexorablement attiré par le discours du journaliste, ou si au contraire, du fait de sa popularité parmi l’électorat LR, il sera combattu autant plus ardemment pour éviter que la base des électeurs du candidat officiel LR ne se fasse dévorer par le (probable) candidat Zemmour.

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