De plus en plus ces dernières années, notamment ces derniers mois, la lutte contre la corruption et la bureaucratie se fait ressentir en Algérie. Le gouvernement algérien, s’il continue dans cette voie, aura certainement de quoi faire de l’œil aux investisseurs étrangers.
Hier, le président du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese), Rédha Tir, a souligné à Alger la «nécessité d’améliorer les différents mécanismes institutionnels et sociétaux en alliant rigueur et discipline afin de lutter contre la corruption et la bureaucratie».
«Aujourd’hui, nous sommes confrontés à la nécessité d’améliorer les différents mécanismes institutionnels et sociétaux à travers un outil important, dont le regretté Professeur Djilali Liabès a parlé, qui est la rigueur et la discipline pour améliorer la qualité de l’organisation et de la gestion institutionnelle», a indiqué M. Tir lors d’une rencontre intitulée «La quête de la rigueur dans la pensée de Djilali Liabès».
«La rigueur, qui s’exprime sous la forme de lois et de règlements internes des institutions, est considérée comme l’appui des systèmes sociaux. Elle préserve la structure sociale par la cohésion, l’ordre et le respect des droits d’autrui et de l’accomplissement des devoirs, et maintient ainsi la cohésion sociale», a-t-il expliqué lors de cette journée d’hommage au défunt Liabès. Pour M. Tir, «les différents changements qui ont affecté, aujourd’hui, la satisfaction des besoins du citoyen et son désir croissant d’obtenir facilement des services de qualité se heurtent à de grands obstacles, notamment dans l’aspect organisationnel, procédural et comportemental associé aux responsables du service et à l’absence de l’élément de rigueur qui a conduit à la propagation du phénomène de corruption et à l’ampleur des aspects négatifs de la bureaucratie». «L’intérêt porté à la rigueur dans la production de service, qu’il soit public ou privé, permet de mettre en place des mécanismes et des méthodes de qualité et de les activer dans la gestion des diverses institutions», a-t-il estimé.
A noter que Liabes, nommé en octobre 1992 comme directeur de l’Institut des hautes études stratégiques globales, avait présenté un rapport d’analyse sur les perspectives de développement de la société algérienne.
Cette journée s’inscrit dans le cadre d’une série de conférences et d’hommages pour un certain nombre de penseurs et de personnalités qui ont apporté d’«importantes contributions à la patrie dans divers domaines, notamment ceux liés à l’aspect économique, social et intellectuel du pays». «Nous avons consacré cette journée à commémorer l’un des cadres de l’Etat algérien qui ont donné leur vie pour la patrie, en leur honneur et gratitude à leur dévouement, et pour leurs précieuses contributions intellectuelles dans les différents domaines du développement économique et social de notre pays», a indiqué M. Tir
Ainsi, selon le président du Cnese, le regretté Professeur Djilali Liabes était «l’une des premières élites instruites de l’Algérie indépendante et l’un des penseurs éminents qui ont traité de façon approfondie le thème de la rigueur dans leurs travaux».
Mehdi Mahmoudi