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vendredi 29 mars 2024

Heurts

Alors que Téhéran refuse de faire un pas en direction de Washington pour accélérer le possible retour des Américains au sein de l’Accord sur le nucléaire iranien, la situation intérieure de la République islamique se détériore exponentiellement et les heurts se multiplient. En effet, au moins deux personnes ont été tuées ces derniers jours, dont un policier, au Khouzestan, selon des médias iraniens, portant à trois le nombre de personnes tuées dans un contexte de tensions dans cette province du sud-ouest frappée par une pénurie d’eau. Le Khouzestan, qui abrite les principaux gisements de pétrole iraniens, est frappé depuis fin mars par une sécheresse à l’origine de manifestations dans plusieurs villes depuis la semaine dernière. «Une jeune personne a aussi été tuée par des émeutiers et 14 policiers blessés à Izeh, dans la même province», selon l’agence de presse Fars, citant le gouverneur local, Hassan Nobovati. Il n’a pas précisé si cette «jeune personne» était un manifestant. D’après la télévision d’État, des rassemblements à propos «de l’eau» ont eu lieu dans les environs d’Izeh et Susangerd, deux villes du Khouzestan. Un manifestant avait été tué à Chadégan, lors de rassemblements dans cette ville à 70 km à l’ouest de Mahshahr, abattu par «des opportunistes et émeutiers», avait rapporté samedi Irna. Ces derniers jours, des médias émettant en persan depuis l’étranger ont parlé de manifestations réprimées par les forces de l’ordre, alors que les médias iraniens se montraient dans un premier temps plutôt silencieux sur le sujet. Des vidéos publiées par ces médias et sur les réseaux sociaux montreraient des centaines de personnes manifester, encadrées par la police anti-émeute. «Nous avons fortement insisté sur le fait que les forces de sécurité n’affrontent pas violemment la population, et encore moins qu’elles ouvrent le feu», a affirmé le gouverneur du Khouzestan, Qassem Soleimani-Dachtaki, cité par l’agence Isna. Le Khouzestan abrite une importante minorité arabe. La population se plaint régulièrement d’être laissée pour compte par les autorités. La province avait été l’un des points chauds de la vague de contestation, violemment réprimée, contre le pouvoir en novembre 2019. Pays aride, l’Iran connaît une sécheresse chronique depuis plusieurs années. Depuis le début du mois, de nombreuses villes du pays sont soumises à des coupures d’électricité fréquentes, résultat, selon le gouvernement, d’une sécheresse d’une ampleur sans précédent depuis 11 ans ayant fortement affecté les lacs de retenue des barrages hydroélectriques du pays. Dans ce contexte explosif, un succès diplomatique avec un retour des États-Unis au sein de l’Accord de Vienne serait le bienvenu. Mais en premier lieu la levée des sanctions économiques américaines qui pèsent sur Téhéran depuis 2018 aurait un énorme impact sur le pays et surtout sur le peuple iranien qui doit faire face à de multiples contraintes et qui semble sur le point d’atteindre son point de rupture.

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