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dimanche 26 mars 2023

Héritage

Ayant choisi la discrétion depuis son départ de la Maison-Blanche en 2008, mis à part quelques apparitions il y a cinq ans notamment pour se positionner fermement contre Donald Trump, George W. Bush réapparait aujourd’hui à l’occasion de la sortie d’un livre. En effet, le 43e président des États-Unis a en effet publié le 20 avril un nouveau livre, qui rassemble des portraits d’immigrés qu’il a peints (Out of Many, One : Portraits of America’s Immigrants). En partageant les histoires «remarquables» d’immigrés, l’ex-président, aujourd’hui âgé de 74 ans, refait ainsi parler de lui. Le livre de George W. Bush, et sa tournée médiatique, pourraient aussi faire partie d’une stratégie plus large visant à transformer son image d’homme responsable des guerres en Irak et en Afghanistan, qui a coûté aux États-Unis de nombreuses vies, des milliards de dollars et donné naissance à des groupes extrémistes comme l’État islamique. «Dans une certaine mesure, ce qu’il fait aujourd’hui pourrait avoir pour but de sauver son héritage», détaille Christopher Devine, professeur de sciences politiques à l’Université de Dayton. Après les attaques du 11 septembre 2001, George W. Bush a soudainement dirigé une Amérique unie. Mais deux mandats présidentiels et huit ans plus tard, le républicain a laissé derrière lui un pays englué dans des guerres «sans fin», et plus divisé que jamais, soit un avant-goût des profondes fractures que connaîtront les États-Unis sous la présidence Trump. La question de la présence américaine en Afghanistan a de nouveau été mise sur le devant de la scène il y a une dizaine de jours avec l’annonce du président démocrate Joe Biden d’un retrait total des troupes américaines d’ici le 11 septembre, jour du 20e anniversaire des attentats de 2001. Ayant ordonné l’invasion de l’Irak, George W. Bush est notamment accusé d’avoir autorisé la torture et d’autres violations des droits de l’homme sous sa présidence. «Bush comme beaucoup d’autres ont eu une réaction excessive au 11 septembre 2001», souligne William Banks, professeur de droit à l’Université Syracuse. «Il est en cause, ainsi que Dick Cheney (son vice-président de l’époque) et Donald Rumsfeld ( son secrétaire à la Défense au moments des faits) pour ces politiques irresponsables», ajoute-t-il. Car s’il a gagné quelques points dans l’opinion publique, notamment parmi les libéraux et les apolitiques, en critiquant violemment Donald Trump pour qui, avait-il assuré, il ne voterait ni en 2016 ni en 2020, cela ne fait pas oublier à la majorité le gouffre économique que les guerres qu’il a menées ont créé, ni la parte de dizaines de milliers de vies américaines que cela a provoquée. Mais ce sont surtout des dizaines de millions de vies qui ont été bouleversées au Moyen-Orient et en Afghanistan, avec une déstabilisation politique et sociétale qui continue aujourd’hui, et qui a même été à l’origine de la naissance du monstre État Islamique. Depuis 2001, ce sont ainsi des centaines de milliers de vies qui ont été perdues par les peuples irakiens et afghans notamment, et qui sont directement imputables aux prises de décisions de l’administration Bush.

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