Afin de préserver le cheptel et lutter contre l’abattage illicite ou clandestin du bétail femelle, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, a annoncé plusieurs mesures dont la préparation d’un projet de loi criminalisant l’abattage
des brebis et des vaches.
Par Thinhinane Khouchi
L’abattage illicite ou clandestin du bétail femelle nuit à cette filière, limite sa croissance et provoque une contraction continue des troupeaux. Présidant une réunion des cadres du secteur agricole des 58 wilayas, en présence du ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises au siège du ministère de l’Agriculture, Henni a révélé que des commissions d’enquête ont été dépêchées au niveau des abattoirs pour contrôler les autorisations d’abattage afin d’éviter d’abattre des brebis et tout abus afin de préserver le cheptel et la santé des citoyens. Le ministre a indiqué que les permis d’abattage et de sortie du bétail sont obligatoires et qu’il y aura un contrôle strict du processus d’abattage pour éviter la mise à mort illicite. Le premier responsable du secteur de l’Agriculture a souligné également que des vétérinaires seront recrutés pour surveiller le bétail. Par ailleurs, il a insisté sur l’importance de préparer un dispositif de surveillance sanitaire des sacrifices, et ce, pour assurer la santé du citoyen et protéger le cheptel. Il a précisé qu’«il y aura un contrôle strict au niveau des services vétérinaires et quiconque accordera une licence pour abattre des brebis et vaches sera sanctionné», notant, dans le même contexte, qu’un projet de loi qui criminalise l’abattage du bétail femelle sera préparé. Par ailleurs, répondant à une question sur les pertes et effets des intempéries, le ministre a révélé qu’«aucun rapport n’avait été réalisé par les directions de wilaya concernant les pertes dues aux changements climatique et aux intempéries, ni même la taille des pertes». À ce propos, il a donné des instructions strictes pour recenser les pertes liées aux dernières intempéries. Par ailleurs, il est à noter qu’afin de lutter contre l’abattage illicite, des participants à un colloque national sur «La récupération du cheptel et sa valorisation, nécessité économique pour atteindre la sécurité alimentaire» avaient insisté, récemment à Tébessa, sur l’impératif de lutter contre toutes les formes d’abattage illicite du cheptel femelle afin de préserver et valoriser la filière de l’élevage. Les participants à cette rencontre ont précisé, en clôture de leurs travaux qui ont réuni 120 vétérinaires, chercheurs, éleveurs et autres personnes intéressées par la question de l’élevage, venus de plusieurs wilayas de l’est du pays, que «l’abattage illicite ou clandestin du bétail femelle nuit à cette filière, limite sa croissance et provoque une contraction continue des troupeaux». Il a également été recommandé «l’encouragement de l’élevage des femelles reproductrices, le soutien et l’octroi d’avantages aux éleveurs et la création de pépinières destinées à l’amélioration génétique des races tout en assurant un suivi vétérinaire». En outre, un appel a été lancé pour la conclusion de contrats de partenariat entre les agriculteurs et l’Office national des aliments du bétail, en vue de l’achat de fourrage vert, en plus de l’interdiction de labourer en zones pastorales en infligeant des sanctions à l’encontre des contrevenants. Les participants à ce colloque, organisé par l’Association nationale des vétérinaires d’Algérie, ont débattu de la réalité de la production animale dans notre pays et des raisons du déclin de l’élevage.
T. K.