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vendredi 29 mars 2024

Hémicycle

La proportionnelle, ce petit caillou qu’a glissé François Bayrou dans le soulier d’Emmanuel Macron, n’en finit plus d’agiter la majorité présidentielle qui est bien ennuyée aujourd’hui pour expliquer pourquoi le président ne veut pas se pencher sur ce point pourtant parti intégrante de son programme de campagne pour la présidentielle de 2017. Après avoir fait traîner ce dosser pendant quatre ans, l’on assure désormais qu’«il est trop tard pour introduire une dose de proportionnelle aux prochaines élections législatives comme le demande le MoDem». C’est du moins ce qu’a jugé dimanche le dirigeant LREM, Stanislas Guerini. «Nous avons essayé de le mettre en œuvre au début de ce quinquennat, (mais) le moment du quinquennat dans lequel nous sommes fait qu’on ne peut plus mettre en place cette réforme en redécoupant les circonscriptions et en introduisant cette dose de proportionnelle», a déclaré le délégué général du parti présidentiel. «Je préférerais qu’on porte cette mesure de façon plus ambitieuse à l’occasion de la prochaine élection présidentielle», a-t-il dit, avec d’autres qui figuraient au programme d’Emmanuel Macron en 2017, telles que «la réduction du nombre de parlementaires» ou «la question des moyens de contrôle donnés à l’Assemblée nationale». Stanislas Guerini a souligné que, sur le fond, «la majorité présidentielle est entièrement favorable à l’introduction d’une dose de proportionnelle», alors que le chef de file des députés MoDem, Patrick Mignola, a déposé le 9 février une proposition de loi sur ce thème, cheval de bataille du proche allié du président Macron, François Bayrou. Alors que LREM aborde les élections régionales de juin avec peu d’espoir d’emporter une région, Guerini a par ailleurs assuré que la majorité présidentielle n’allait pas «enjamber» ce scrutin et qu’elle serait présente avec une liste dans toutes les régions. Interrogé sur le Rassemblement National, qui réclame aussi sans surprise le passage à la proportionnelle, et sa candidate Marine Le Pen, que les sondages actuels voient accéder au second tour de la présidentielle de 2022, Stanislas Guerini a promis que son parti allait «combattre le RN dans le champ du résultat, par des actions concrètes». Reste que refuser la proportionnelle pour les prochaines élections législatives s’est également refuser aux millions de Français qui votent pour le RN d’être représentés à l’Assemblée. Car alors que Marine Le Pen a récolté plus de 10 millions de voix au second tour de la présidentielle de 2017, son parti ne possède que 6 députés dans l’hémicycle, alors que le Parti socialiste, qui avait récolté un peu plus de 2 millions de voix, en a lui 29.

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